L’expression qui fait florès depuis quelques jours est celle de « charge mentale » que Ouiquipédia définit ainsi : « La charge mentale ménagère, généralement simplement charge mentale, est un principe de sociologie traitant de la charge cognitive que représente, généralement, la gestion du foyer au quotidien pour la femme dans un couple hétérosexuel. »
Je n’irai pas contester cela, mais qu’en est-il dans les couples homosexuels. Pour les célibataires des deux sexes n’ayant pas les moyens d’engager du personnel et ne pouvant en permanence vivre à l’hôtel et manger au restaurant, c’est clair et se résume ainsi : je fais tout à la maison et ça m'occupe aussi l'esprit. Ainsi en est-il de moi-même.
Ce mercredi donc, c’est défaire la valise et faire la lessive puis sortir pour un minimum de courses afin d’assurer ma survie pendant deux ou trois jours. Mon réfrigérateur est toujours quasiment vide. Cela lui a valu un jour d’être qualifié de « frigo dépressif » par un visiteur. Je n’ai pas voulu lui répondre que le sien, empli à ne pas pouvoir y mettre un pot de yaourt supplémentaire par celle avec qui il vit (tandis qu’il se prélasse), était bien plus que le mien le témoignage d’une vie déprimante.
-Quatorze dix-huit, m’annonce le caissier de l’U Express de l’Hôtel de Ville, après que les articles ont été scannés.
-Heureusement que ce n’est pas trente-neuf quarante cinq, lui dis-je.
Il me regarde d’un air désemparé.
-Ce n’est rien, lui dis-je, c’était une plaisanterie.
*
Cela fait, j’arrive chez le bouquiniste avec quatre livres à revendre, trois romans et un qui en a l’air mais n’en est pas un, Ce qu’aimer veut dire, publié chez Minuit, dans lequel Mathieu Lindon évoque ses relations personnelles avec Michel Foucauld et Hervé Guibert. Je sais que ce dernier livre, pris pour un roman, sera refusé.
Deux des romans le sont également. S’agissant du Lindon, je tente un « Ce n’est pas un roman », et j’obtiens la réponse que j’ai toujours dans ce cas-là (même quand il s’agit d’un livre totalement inconnu) : « Oui oui je connais ».
*
Entre onze heures et demie et midi, concert de carillon comme chaque mercredi (mais habituellement je suis à Paris). J’écoute celui-ci au jardin. Des « airs connus » sont au programme. Le carillonneur se déchaîne dans la tour Saint-Romain pendant que les ouvriers passant la flèche de la Cathédrale au carcheur sabotent sa musique.
Je n’irai pas contester cela, mais qu’en est-il dans les couples homosexuels. Pour les célibataires des deux sexes n’ayant pas les moyens d’engager du personnel et ne pouvant en permanence vivre à l’hôtel et manger au restaurant, c’est clair et se résume ainsi : je fais tout à la maison et ça m'occupe aussi l'esprit. Ainsi en est-il de moi-même.
Ce mercredi donc, c’est défaire la valise et faire la lessive puis sortir pour un minimum de courses afin d’assurer ma survie pendant deux ou trois jours. Mon réfrigérateur est toujours quasiment vide. Cela lui a valu un jour d’être qualifié de « frigo dépressif » par un visiteur. Je n’ai pas voulu lui répondre que le sien, empli à ne pas pouvoir y mettre un pot de yaourt supplémentaire par celle avec qui il vit (tandis qu’il se prélasse), était bien plus que le mien le témoignage d’une vie déprimante.
-Quatorze dix-huit, m’annonce le caissier de l’U Express de l’Hôtel de Ville, après que les articles ont été scannés.
-Heureusement que ce n’est pas trente-neuf quarante cinq, lui dis-je.
Il me regarde d’un air désemparé.
-Ce n’est rien, lui dis-je, c’était une plaisanterie.
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Cela fait, j’arrive chez le bouquiniste avec quatre livres à revendre, trois romans et un qui en a l’air mais n’en est pas un, Ce qu’aimer veut dire, publié chez Minuit, dans lequel Mathieu Lindon évoque ses relations personnelles avec Michel Foucauld et Hervé Guibert. Je sais que ce dernier livre, pris pour un roman, sera refusé.
Deux des romans le sont également. S’agissant du Lindon, je tente un « Ce n’est pas un roman », et j’obtiens la réponse que j’ai toujours dans ce cas-là (même quand il s’agit d’un livre totalement inconnu) : « Oui oui je connais ».
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Entre onze heures et demie et midi, concert de carillon comme chaque mercredi (mais habituellement je suis à Paris). J’écoute celui-ci au jardin. Des « airs connus » sont au programme. Le carillonneur se déchaîne dans la tour Saint-Romain pendant que les ouvriers passant la flèche de la Cathédrale au carcheur sabotent sa musique.