Ce dimanche après-midi, j’ai place un peu décentrée en corbeille à l’Opéra de Rouen pour La Bohème de Giacomo Puccini, ce dont je me réjouis jusqu’à ce qu’arrive ma voisine de droite. Le problème ne vient pas d’elle mais de celui qui l’accompagne : son trois ans. Que vient faire un enfant de cet âge en cet endroit pour un tel programme ? Il ne tarde pas à se manifester : « Pourquoi ils chantent tout le temps ? » Cette question montre à quel point sa mère l’a préparé à ce qu’il allait voir et entendre.
La mise en scène est de Laurent Laffargue qui vient du théâtre. Il a cru utile de déplacer l’action du dix-neuvième siècle au vingtième, précisément un an avant Mai Soixante-Huit.
Ça n’apporte rien mais cela fonctionne, du moins pour les deux premiers actes. Après l’entracte, c’est autre chose. Comment croire qu’on puisse en soixante-sept mourir de tuberculose. Et que la contestataire Musetta fasse une prière à la Sainte Vierge pour lui demander de sauver son amie Mimi. Que cette dernière annonce qu’elle enverra le concierge pour qu’il récupère son Missel. Que chez ces jeunes artistes désargentés on utilise un seau de nuit.
Cette tentative de modernisation ne peut rien contre le sentimentalisme larmoyant du dernier acte, qui reste celui du livret, inspiré de Murger. Heureusement, il y a la musique de Puccini interprétée par l’Orchestre (sous la direction de Leo Hussain), dont les éléments masculins, cachés qu’ils sont dans la fosse, se passent de cravate, et quatre interprètes principaux à la hauteur de leur rôle, Anna Patalong (Mimi), Alessandro Liberatore (Rodolfo), Olivia Doray (Musetta) et William Berger (Marcello), et le chœur accentus et celui de la Maîtrise du Conservatoire, des moutards et pré-branlotins qui s’ils savent chanter devront apprendre à bouger.
Bouger, le trois ans d’à côté sait le faire mais sa mère en garde néanmoins le contrôle. Elle l’exfiltre avant même la fin des applaudissements qui sont copieux. Une spectatrice se risque au lancer de bouquet en direction d’Anna Patalong.
Avant de quitter les lieux, je prends le programme de l’an prochain qui, à peu de chose près, est celui des années passées. Il est dommage que je n’aie pu cette année assister à sa présentation. Cela m’aurait plu, avant de jouer des coudes contre des centaines d’affamé(e)s lors du coquetèle, de m’ennuyer encore une fois pendant l’énumération des différents spectacles par Frédéric Roels, Directeur, dont c’était la dernière.
*
En intermède avant les deux derniers actes, l’un des interprètes joue un installateur d’antenne de télé à l’avant-scène, un petit boulot qu’il effectue en chantonnant sa propre version du J’aime les filles de Dutronc : « J’aime les filles… du public/ Si vous êtes comme ça/ Ma loge est au numéro cent six ». Cela fait rire.
*
Innovation fâcheuse d’avant spectacle : un message sonore à haut volume, envoyé deux fois, vantant le programme de la saison prochaine, la voix est féminine bien sûr, on se croirait dans une gare.
La mise en scène est de Laurent Laffargue qui vient du théâtre. Il a cru utile de déplacer l’action du dix-neuvième siècle au vingtième, précisément un an avant Mai Soixante-Huit.
Ça n’apporte rien mais cela fonctionne, du moins pour les deux premiers actes. Après l’entracte, c’est autre chose. Comment croire qu’on puisse en soixante-sept mourir de tuberculose. Et que la contestataire Musetta fasse une prière à la Sainte Vierge pour lui demander de sauver son amie Mimi. Que cette dernière annonce qu’elle enverra le concierge pour qu’il récupère son Missel. Que chez ces jeunes artistes désargentés on utilise un seau de nuit.
Cette tentative de modernisation ne peut rien contre le sentimentalisme larmoyant du dernier acte, qui reste celui du livret, inspiré de Murger. Heureusement, il y a la musique de Puccini interprétée par l’Orchestre (sous la direction de Leo Hussain), dont les éléments masculins, cachés qu’ils sont dans la fosse, se passent de cravate, et quatre interprètes principaux à la hauteur de leur rôle, Anna Patalong (Mimi), Alessandro Liberatore (Rodolfo), Olivia Doray (Musetta) et William Berger (Marcello), et le chœur accentus et celui de la Maîtrise du Conservatoire, des moutards et pré-branlotins qui s’ils savent chanter devront apprendre à bouger.
Bouger, le trois ans d’à côté sait le faire mais sa mère en garde néanmoins le contrôle. Elle l’exfiltre avant même la fin des applaudissements qui sont copieux. Une spectatrice se risque au lancer de bouquet en direction d’Anna Patalong.
Avant de quitter les lieux, je prends le programme de l’an prochain qui, à peu de chose près, est celui des années passées. Il est dommage que je n’aie pu cette année assister à sa présentation. Cela m’aurait plu, avant de jouer des coudes contre des centaines d’affamé(e)s lors du coquetèle, de m’ennuyer encore une fois pendant l’énumération des différents spectacles par Frédéric Roels, Directeur, dont c’était la dernière.
*
En intermède avant les deux derniers actes, l’un des interprètes joue un installateur d’antenne de télé à l’avant-scène, un petit boulot qu’il effectue en chantonnant sa propre version du J’aime les filles de Dutronc : « J’aime les filles… du public/ Si vous êtes comme ça/ Ma loge est au numéro cent six ». Cela fait rire.
*
Innovation fâcheuse d’avant spectacle : un message sonore à haut volume, envoyé deux fois, vantant le programme de la saison prochaine, la voix est féminine bien sûr, on se croirait dans une gare.