Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Gold et Sacre par la Compagnie Emanuel Gat Dance à l’Opéra de Rouen

20 mars 2017


Derrière moi, ce samedi soir, en corbeille à l’Opéra de Rouen, sont deux dames à cheveux blancs que la lecture du livret programme réjouit. Elles se gaussent des propos jargonnants d’Emanuel Gat.
-Ecoute ça : « Gold exploite l’essence contrapuntique de la chorégraphie à travers une économie de composition, pour générer de nombreux possibles laissant aux interprètes et au public la liberté de choix artistiques et d’interprétation. »
-Et ça : « Gold utilise la chorégraphie comme méthode d’articulation d’une pensée par l’exploration des réseaux dynamiques et complexes des relations humaines. »
Gold, première chorégraphie présentée ce soir, est interprétée par deux danseuses et trois danseurs sur un mixage de la bande son réalisée par Glenn Gould pour son documentaire radiophonique The Quiet in the Land avec des extraits des Variations Goldberg jouées par le même. Ce montage sonore a des vertus dormitives que ne peuvent combattre efficacement les évolutions décousues et gratuites des interprètes, lesquels sont censés être les membres d’une même famille.
-C’était long et pas très passionnant, me dit à l’entracte l’homme au chapeau que je n’avais pas vu depuis un certain temps.
Je pense pareillement et les deux moqueuses aussi :
-C’était long long long et il n’y avait rien à quoi se raccrocher.
-On les a applaudis quand même.
-Oui, bien sûr, il faut récompenser le travail et la performance.
Sacre, la seconde chorégraphie, montre trois filles et deux garçons dansant le désir et la séduction sur Le Sacre du printemps. Le meilleur est au début quand les interprètes s’entrecroisent sur un tapis rouge en une salsa alignée. Ensuite, elles et eux se dispersent et s’éparpillent et l’on retombe dans les travers de Gold. Bref, je m’ennuie encore un peu.
A l’issue, les applaudissements sont courts et sans excès (il faut même que le technicien remette le noir dans la salle pour que les danseuses et danseurs puissent revenir encore une fois sur scène).
                                                                     *
La danse, toujours, rajeunit et féminise le public. L’une a les cheveux bleus. Est-ce que toutes les filles qui ont les cheveux bleus sont des filles qui aiment les filles ? (question que je me pose à la sortie)
                                                                     *
Si j’avais lu, avant d’aller au spectacle, la critique de Fatima Miloudi sur le site Les Trois Coups, j’aurais été éclairé (mais je préfère arriver sans savoir) :
« Parfois, le spectateur se lasse. Certes, les deux œuvres relèvent d’un raffinement technique prononcé. Cependant, ce minimalisme conjugué, par moments, à un aspect plus primitif et frénétique, peut laisser de marbre. Les passages de course à travers l’espace, notamment, et les allers-retours hors champ deviennent rapidement par trop répétitifs. On est gêné, par ailleurs, par une lenteur qui met à distance et suscite, malheureusement, un certain ennui. Malgré la richesse de l’écriture, on ne sort pas du théâtre tout à fait convaincu, obligé de reconnaître que l’attention s’est, de temps à autre, estompée. »