Il tombe une sorte de mouillasse ce dimanche après-midi lorsque je sors de chez moi pour rejoindre l’Opéra de Rouen où est donné Fantasio de Jacques Offenbach. J’ai le temps de sécher avant d’entrer dans la salle et de m’asseoir au dernier rang de la corbeille. A ma gauche comme à ma droite, on tousse, dernière chance pour moi d’attraper la grippe cette année. Dans la loge derrière s’installe un vieux couple qui ne tarde pas à m’énerver.
Ce Fantasio bénéficie de la mise en scène de Thomas Jolly « talentueux rouennais » qu’il m’est arrivé de côtoyer, sans jamais faire sa connaissance, à l’Ubi (défunt lieu artistique mutualisé) et de la direction d’orchestre du talentueux belge Jean-Pierre Haeck.
Fantasio, opéra-comique en trois actes, a peu à voir avec ce qui vient à l’esprit quand on songe à d’Offenbach. La mélancolie y a grand-place ce qui me convient bien. L’histoire est celle d’Elsbeth, princesse que son père, roi de Bavière, veut marier avec le prince de Mantoue afin d’éviter la guerre. Celle-ci n’est pas d’accord, attirée qu’elle est par l’étudiant Fantasio qui la séduit en empruntant le rôle du bouffon. Ce Fantasio est joué par une mezzo-soprano.
-Vous passez un bon moment ? me demande à l’entracte Alexandre Dain que j’ai connu à l’Ubi et qui, pour ce spectacle, est le collaborateur artistique de Thomas Jolly.
-Ça va… Ça va.
-De toute façon, je le lirai bien assez tôt, conclut-il.
Je regagne la salle et trouve une nouvelle place deux rangées plus bas dans un fauteuil resté libre, m’éloignant ainsi des tousseurs et surtout du couple de la loge qui se croit dans son salon et commente à voix haute. Derrière le rideau baissé se fait entendre un bruit d’aspirateur.
Le troisième acte est à la hauteur des deux premiers et tout est bien qui finit bien, la guerre est évitée bien qu’Elsbeth choisisse Fantasio dans un final festif débordant de la scène vers la salle (il y aura du boulot demain pour les femmes de ménage).
Les applaudissements sont copieux à la fin, pour lesquels Thomas Jolly (superbe veste) et son équipe ont rejoint les interprètes : le chœur accentus, le maestro représentant l’Orchestre, et les solistes : de bons chanteurs mais côté femmes celle qui joue Fantasio ne m’a pas convaincu, peu de présence dramatique et voix sans relief.
En revanche, Sheva Tehoval qui joue et chante la princesse Elsbeth me subjugue, aussi douée pour le métier d’actrice que pour celui de chanteuse, (Alix Le Saux qui interprète la suivante Falmel est bien aussi).
A la sortie de la salle, j’ai le plaisir de trouver là un autre ancien de l’Ubi, pas vu depuis un moment, venu rejoindre son mari et profiter avec lui du verre d’après spectacle.
*
Atmosphère de noir et blanc avec surgissement de la couleur, lumières jouant avec la musique ou s’intégrant dans l’architecture du décor, astucieuse structure métallique mobile symbolisant aussi bien un jardin que la prison, telles sont quelques-unes des trouvailles de Thomas Jolly, lequel a injecté un peu d’Alfred de Musset dans le livret écrit par Paul de Musset d’après la pièce peu connue de son frère.
La partition, quant à elle, a été reconstituée par Jean-Christophe Keck après qu’on l’eut cru disparue dans l’incendie de l’Opéra Comique en mil huit cent quatre-vingt-sept.
C’est pour la réouverture après travaux de l’Opéra Comique que fut créé le Fantasio de Thomas Jolly mais, pour cause de retard, les représentations eurent lieu hors les murs au Théâtre du Châtelet en février deux mille dix-sept.
*
Dans la distribution un autre ancien de l’Ubi, Bruno Bayeux, avec qui j’ai échangé quelques mots jeudi lors du spectacle du Conservatoire (il faisait partie du jury). Il ne joue que trois petits rôles mais c’est suffisant pour qu’éclate son talent de comique.
Ce Fantasio bénéficie de la mise en scène de Thomas Jolly « talentueux rouennais » qu’il m’est arrivé de côtoyer, sans jamais faire sa connaissance, à l’Ubi (défunt lieu artistique mutualisé) et de la direction d’orchestre du talentueux belge Jean-Pierre Haeck.
Fantasio, opéra-comique en trois actes, a peu à voir avec ce qui vient à l’esprit quand on songe à d’Offenbach. La mélancolie y a grand-place ce qui me convient bien. L’histoire est celle d’Elsbeth, princesse que son père, roi de Bavière, veut marier avec le prince de Mantoue afin d’éviter la guerre. Celle-ci n’est pas d’accord, attirée qu’elle est par l’étudiant Fantasio qui la séduit en empruntant le rôle du bouffon. Ce Fantasio est joué par une mezzo-soprano.
-Vous passez un bon moment ? me demande à l’entracte Alexandre Dain que j’ai connu à l’Ubi et qui, pour ce spectacle, est le collaborateur artistique de Thomas Jolly.
-Ça va… Ça va.
-De toute façon, je le lirai bien assez tôt, conclut-il.
Je regagne la salle et trouve une nouvelle place deux rangées plus bas dans un fauteuil resté libre, m’éloignant ainsi des tousseurs et surtout du couple de la loge qui se croit dans son salon et commente à voix haute. Derrière le rideau baissé se fait entendre un bruit d’aspirateur.
Le troisième acte est à la hauteur des deux premiers et tout est bien qui finit bien, la guerre est évitée bien qu’Elsbeth choisisse Fantasio dans un final festif débordant de la scène vers la salle (il y aura du boulot demain pour les femmes de ménage).
Les applaudissements sont copieux à la fin, pour lesquels Thomas Jolly (superbe veste) et son équipe ont rejoint les interprètes : le chœur accentus, le maestro représentant l’Orchestre, et les solistes : de bons chanteurs mais côté femmes celle qui joue Fantasio ne m’a pas convaincu, peu de présence dramatique et voix sans relief.
En revanche, Sheva Tehoval qui joue et chante la princesse Elsbeth me subjugue, aussi douée pour le métier d’actrice que pour celui de chanteuse, (Alix Le Saux qui interprète la suivante Falmel est bien aussi).
A la sortie de la salle, j’ai le plaisir de trouver là un autre ancien de l’Ubi, pas vu depuis un moment, venu rejoindre son mari et profiter avec lui du verre d’après spectacle.
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Atmosphère de noir et blanc avec surgissement de la couleur, lumières jouant avec la musique ou s’intégrant dans l’architecture du décor, astucieuse structure métallique mobile symbolisant aussi bien un jardin que la prison, telles sont quelques-unes des trouvailles de Thomas Jolly, lequel a injecté un peu d’Alfred de Musset dans le livret écrit par Paul de Musset d’après la pièce peu connue de son frère.
La partition, quant à elle, a été reconstituée par Jean-Christophe Keck après qu’on l’eut cru disparue dans l’incendie de l’Opéra Comique en mil huit cent quatre-vingt-sept.
C’est pour la réouverture après travaux de l’Opéra Comique que fut créé le Fantasio de Thomas Jolly mais, pour cause de retard, les représentations eurent lieu hors les murs au Théâtre du Châtelet en février deux mille dix-sept.
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Dans la distribution un autre ancien de l’Ubi, Bruno Bayeux, avec qui j’ai échangé quelques mots jeudi lors du spectacle du Conservatoire (il faisait partie du jury). Il ne joue que trois petits rôles mais c’est suffisant pour qu’éclate son talent de comique.