Après avoir montré mes livres au vigile du Centre Pompidou, je laisse mes sacs au vestiaire puis descends au sous-sol afin d’y voir La fabrique d’exils, l’exposition consacrée à Josef Koudelka.
Josef Koudelka photographia l’invasion soviétique de son pays la Tchécoslovaquie en mil neuf cent soixante-huit. Ses photos furent alors publiées anonymement à l’Ouest (comme on disait). Ce sont elles qui ouvrent cette exposition qui s’intéresse ensuite aux photos prises en exil, Koudelka ayant fui la Tchécoslovaquie en soixante-dix (on ne saura donc rien de celles prises dans son pays avant soixante-huit).
Pendant la décennie soixante-dix quatre-vingt, Koudelka habite à Londres puis à Paris pendant l’hiver et le reste du temps il vagabonde sur les routes d’Europe avec son appareil photo et un sac de couchage passant souvent la nuit dehors.
Parmi les images montrées, toutes sans titre, simplement désignées par le pays où elles furent prises, j’ai mes trois préférées. L’une est connue, montrant, en France, un ange à bicyclette près d’un attelage à deux chevaux. Les deux autres sont celle d’une mariée gitane à froufrous au regard effrayé en amazone sur la croupe d’un cheval (Espagne) et celle d’une impasse où sont en action quatre pisseurs à chapeau ou à casquette d’un certain âge (Irlande).
Quelques propos de l’artiste inscrits sur les murs méritent que j’en fasse copie :
« Etre un exilé exige de repartir à zéro. C’est une chance qui m’était donnée. »
« C’est en quittant la Tchécoslovaquie que j’ai découvert le monde. Je ne voulais pas avoir ce que les gens appellent un « chez soi ». Je ne voulais pas avoir à revenir nulle part, je devais être là où j’étais, et si je ne trouvais plus rien à photographier, il était temps de partir ailleurs. »
« Je savais que je n’avais pas besoin de grand-chose pour vivre et photographier –juste de quoi manger et une bonne nuit de sommeil. Ma règle était : Ne t’inquiète pas de savoir où tu vas dormir ; jusqu’à présent, tu as toujours dormi quelque part et tu dormiras à nouveau ce soir. »
Les autoportraits de Koudelka à son réveil après les nuits passées dehors sont ici visibles mais hélas en petit format.
Je vais ensuite au premier niveau voir en quoi consiste l’exposition Imprimer le monde. Elle se penche sur les imprimantes en trois dimensions et présente une sélection d’objets obtenus par ce moyen, dont des mochetés. Une visite de groupe s’emploie à me faire fuir, la guide s’adressant à son public avec un micro, nouveauté fâcheuse.
Je ne reste pas davantage enfermé au Centre Pompidou. Après être passé par Boulinier et Gilda sans rien y acheter, j’emprunte la ligne Quatorze pour me rapprocher du Book-Off de Quatre-Septembre.
Un train sans histoire me ramène à Rouen où le pavé est sérieusement mouillé. C’est le moment d’ouvrir mon parapluie.
*
Dans ce train de retour, deux voyageuses qui s’installent à l’étage « pour voir le paysage ».
*
Contrôlé dans le train de l’aller, je le suis également dans celui du retour. L’être dans l’un et l’autre le même jour est rarissime. Dans le métro parisien, le contrôle n’est pas fréquent. Quand ça m’arrive, c’est à Opéra plutôt qu’ailleurs. Dans le bus parisien, je n’ai jamais vu de contrôleurs, mais tout le monde montant par l’avant, le chauffeur sait qui n’est pas en règle et envoie un message sonore en boucle tançant le fraudeur. Cela dissuade.
Josef Koudelka photographia l’invasion soviétique de son pays la Tchécoslovaquie en mil neuf cent soixante-huit. Ses photos furent alors publiées anonymement à l’Ouest (comme on disait). Ce sont elles qui ouvrent cette exposition qui s’intéresse ensuite aux photos prises en exil, Koudelka ayant fui la Tchécoslovaquie en soixante-dix (on ne saura donc rien de celles prises dans son pays avant soixante-huit).
Pendant la décennie soixante-dix quatre-vingt, Koudelka habite à Londres puis à Paris pendant l’hiver et le reste du temps il vagabonde sur les routes d’Europe avec son appareil photo et un sac de couchage passant souvent la nuit dehors.
Parmi les images montrées, toutes sans titre, simplement désignées par le pays où elles furent prises, j’ai mes trois préférées. L’une est connue, montrant, en France, un ange à bicyclette près d’un attelage à deux chevaux. Les deux autres sont celle d’une mariée gitane à froufrous au regard effrayé en amazone sur la croupe d’un cheval (Espagne) et celle d’une impasse où sont en action quatre pisseurs à chapeau ou à casquette d’un certain âge (Irlande).
Quelques propos de l’artiste inscrits sur les murs méritent que j’en fasse copie :
« Etre un exilé exige de repartir à zéro. C’est une chance qui m’était donnée. »
« C’est en quittant la Tchécoslovaquie que j’ai découvert le monde. Je ne voulais pas avoir ce que les gens appellent un « chez soi ». Je ne voulais pas avoir à revenir nulle part, je devais être là où j’étais, et si je ne trouvais plus rien à photographier, il était temps de partir ailleurs. »
« Je savais que je n’avais pas besoin de grand-chose pour vivre et photographier –juste de quoi manger et une bonne nuit de sommeil. Ma règle était : Ne t’inquiète pas de savoir où tu vas dormir ; jusqu’à présent, tu as toujours dormi quelque part et tu dormiras à nouveau ce soir. »
Les autoportraits de Koudelka à son réveil après les nuits passées dehors sont ici visibles mais hélas en petit format.
Je vais ensuite au premier niveau voir en quoi consiste l’exposition Imprimer le monde. Elle se penche sur les imprimantes en trois dimensions et présente une sélection d’objets obtenus par ce moyen, dont des mochetés. Une visite de groupe s’emploie à me faire fuir, la guide s’adressant à son public avec un micro, nouveauté fâcheuse.
Je ne reste pas davantage enfermé au Centre Pompidou. Après être passé par Boulinier et Gilda sans rien y acheter, j’emprunte la ligne Quatorze pour me rapprocher du Book-Off de Quatre-Septembre.
Un train sans histoire me ramène à Rouen où le pavé est sérieusement mouillé. C’est le moment d’ouvrir mon parapluie.
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Dans ce train de retour, deux voyageuses qui s’installent à l’étage « pour voir le paysage ».
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Contrôlé dans le train de l’aller, je le suis également dans celui du retour. L’être dans l’un et l’autre le même jour est rarissime. Dans le métro parisien, le contrôle n’est pas fréquent. Quand ça m’arrive, c’est à Opéra plutôt qu’ailleurs. Dans le bus parisien, je n’ai jamais vu de contrôleurs, mais tout le monde montant par l’avant, le chauffeur sait qui n’est pas en règle et envoie un message sonore en boucle tançant le fraudeur. Cela dissuade.