Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En lisant le Journal d’Andy Warhol (quatre)

17 janvier 2017


Suite des prélèvements effectués lors de ma lecture du Journal d’Andy Warhol (Grasset) :
La femme de Detroit a appelé pour dire que le portrait de Henry Ford était reporté à plus tard, dans le courant du mois. Mon Dieu, Detroit ! Peut-être que le quartier où habite Henry Ford est fréquentable. (Jeudi six juillet mil neuf cent soixante-dix-huit)
Lou nous a invités chez lui.
C’est sur Christopher Street, entre la 6e et la 7e, en gros là où était The Voice, au-dessus d’une boutique de bagels. Quand nous sommes entrés, les gamins ont chuchoté : « C’est Lou Reed. » Il leur a dit : « Allez mourir ! » C’est pas génial ? (Jeudi vingt juillet mil neuf cent soixante-dix-huit)
Quand je suis arrivé au bureau Brigid était là, assise à la machine à écrire, faisant vraiment son âge, c’est-à-dire quarante ans demain. (Mardi cinq septembre mil neuf cent soixante-dix-huit)
Après nous sommes allés chez Polly Bergen, à Holmby Hills. (…) Elle a un télescope pour regarder les étoiles mais elle s’en sert pour regarder les maisons des stars. (Samedi vingt trois septembre mil neuf cent soixante-dix-huit)
Oh, j’oubliais le truc le plus bizarre… Oh, la, la, c’était ridicule ! Un vieil homme s’est précipité sur moi pour m’embrasser sur les deux joues et sur la bouche. C’était dégoûtant. Et c’était Leonard Bernstein ! (Lundi douze mars mil neuf cent soixante-dix-neuf)
Paulette est venue, ainsi que Keith Richard et Ron Wood. C’était la première fois que je les voyais en plein jour, ils font vieux et en mauvais état. Leurs fiancées ont l’air jeunes et fraîches. (Samedi vingt-quatre mars mil neuf cent soixante-dix-neuf)
Paloma Picasso était avec son mari et son amant. Ou son amant à lui. Ou leur amant. Je ne sais pas comment ces deux-là marchent. (Jeudi cinq avril mil neuf cent soixante-dix-neuf)
Sabrina Guiness était au dîner, elle est beaucoup sortie avec le prince Charles, nous pensons qu’elle l’a baisé. (Vendredi vingt juillet mil neuf cent soixante-dix-neuf, Londres)
C’est trop pénible d’avoir les gens célèbres au bureau tous en même temps parce que personne n’arrive à comprendre pourquoi les autres sont là ! (Mardi trente octobre soixante-dix-neuf)
Nous devions faire une télé dans la rue, dans les taudis de Naples, Suzie a caché ses bijoux. Nous avons fait un tour, c’était super de voir ces vieux vêtements qui sèchent dans la rue d’une fenêtre à l’autre. (Lundi trente et un mars mil neuf cent quatre-vingt, Naples)