Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En lisant la Correspondance (1946-1978) de Georges Perros avec Anne & Gérard Philipe

5 décembre 2016


Lecture agréable que celle de la Correspondance (1946-1978) de Georges Perros avec Anne & Gérard Philipe, son ami de Conservatoire, qui ne lui tourne pas le dos lorsqu’il devient célèbre. Après la mort prématurée de l’acteur, l’échange épistolaire se poursuit avec Anne, sa veuve.
Le café présente un autre avantage. On y est seul, quoiqu’assisté. La vie est là, qui bouge, qui murmure, qui tisse ses mille et un réseaux. Cette situation retire tout romantisme, toute envie de cracher à la solitude, qui, bien portée, est le contraire de la sauvagerie.  (Janvier mil neuf cent cinquante-trois)
On me demande souvent, dans les cafés où je vais boire un verre, où l’on parle cinéma, etc… si j’aime bien Gérard Ph. C’est très étrange. Un peu triste. Oui, ambigu. On est plusieurs ; quoiqu’infiniment seul, et l’on ne sait jamais auquel on s’adresse. (A «Mon petit Gérard», début février mil neuf cent cinquante-cinq)
Je suis très las –ça doit se sentir– peut-être à cause de la piqûre contre la variole, peut-être à cause d’une chute que j’ai faite en jouant à cache-cache avec une petite fille. (Même jour)
Il me semble parfois que nous avons été très près l’un de l’autre, aussi près que deux hommes peuvent espérer de l’être, en temps de guerre pacifique. Je nous croyais fâchés, terme absurde dans une société aussi frivole. Je veux dire que je pensais que tu pouvais très bien te passer de mon affection, de mon attention, bref, de ma présence. Et je trouvais ça très naturel. Tant mieux qu’il n’en est rien. (Vingt janvier mil neuf cent cinquante-neuf)
De Gérard à Georges :
Bien que ce soit sans doute compliqué à envisager, viens. Je pourrais peut-être t’aider. (…/…)
Tu pourras te taire ou parler. (…/…)
Que le voyage ne soit pas une question, permets-moi de te l’offrir comme un caillou qu’on met dans une balance. (Vingt-trois août mil neuf cent cinquante-neuf)
Gérard Philippe meurt quelque mois plus tard, le vingt-cinq novembre mil neuf cent cinquante-neuf.
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Plaisir à lire le Journal de Virginia Woolf. Elle va au suicide comme on va aux toilettes. (A «Chère Anne», dix-huit juillet mil neuf cent soixante-dix-sept)
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Cette Correspondance (1946-1978) de Georges Perros avec Anne & Gérard Philipe est publiée par Finitude, préfacée par Jérôme Garcin et illustrée.