Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Concert Mozart Rossini Prokofiev à l’Opéra de Rouen

17 mars 2017


Bien placé en fond d’orchestre ce jeudi soir à l’Opéra de Rouen, je me réjouis de retrouver Antony Hermus à la baguette pour un concert éclectique faisant succéder Prokofiev à Mozart et Rossini. C’est lui-même, en tenue de ville (chemise rouge, gilet gris noir et écharpe décontractée), qui installe ses partitions alors qu’une grande partie du public est encore à l’extérieur de la salle.
A la fermeture des portes, Frédéric Roels, maître des lieux, vient confirmer ce que tout le monde a appris : le remplacement de la mezzo-soprano Marianna Pizzolato, malade, par Chiara Amarù, « grande spécialiste de Rossini elle aussi », dont ce sera le premier concert en France, le programme prévu étant légèrement modifié.
L’Orchestre s’installe. Le chef d’attaque des premiers violons est Luc Marie Aguera que j’ai côtoyé en début d’après-midi à la terrasse du Son du Cor où nous profitions avec d’autres du soleil. Antony Hermus, ventre en avant, plus leprechaun que jamais, entre à son tour. « Ah, c’est lui ! » s’exclame l’une de mes voisines. Il lance la Symphonie numéro trente-trois en si bémol majeur de Wolfgang Amadeus Mozart. Il est en pleine forme, tout en gestuelle saccadée et précise, chantant silencieusement certains passages, tirant la quintessence de chaque musicien(ne). Il finit en nage et très applaudi.
Le meilleur accueil est fait à la cantatrice Chiara Amarù. Elle est plus applaudie avant même d’avoir émis la moindre note que d’autres le furent à l’issue de leur prestation. Ce crédit est rapidement remboursé car elle interprète magnifiquement le Dolci d’amor parole du Tancredi de Gioachino Rossini.
Antony Hermus et l’Orchestre enchaînent avec l’ouverture d’Il barbiere di Siviglia. Ça pulse et ça dépote. A l’entracte, une jeune femme exprime la même chose en une formule plus élégante que les miennes : « C’est enlevé.».
La deuxième partie du programme est à la hauteur de la première avec Rossini encore,  l’ouverture de L’Italiana in Algeri suivie de l’extrait chanté  Cruda sorte, l’ouverture de Scala di Seta et enfin le récitatif et air Oh, patria… tu che accendi questo core… di tanti palpiti.  C’est un triomphe pour Chiara Amarù qu’applaudissent aussi les musicien(ne)s et le chef (frénétiquement de la baguette sur le pupitre). Elle envoie en remerciement des baisers à tout le monde.
Ultime plaisir, l’Orchestre interprète la Symphonie numéro un en ré majeur de Sergueï Prokofiev. Il est encore une fois moult applaudi, de même que le maestro qui salue et resalue la bouche ouverte. « Je l’aime bien, ce gars-là », déclare une autre de mes voisines.
Ce gars-là part en courant vers la coulisse et en revient avec Chiara Amarù qui nous offre La danza de Rossini en bonus et encore des baisers. « Elle ne va pas regretter d’être venue à Rouen », commente un homme derrière moi.
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« Peu connue en France où elle n’a – sauf erreur de notre part – jamais été invitée à chanter, Chiara Amarù nous avait déjà tapé dans l'oreille, à Parme dans le rôle pourtant dramatiquement ingrat de Preziosilla, et auparavant à Pesaro, en Rosina. Déjà elle proposait de la future Comtesse Almaviva un portrait accompli, tant dans l'esprit – mutin – que dans la voix avec un mezzo-soprano charnu qui, par l'égalité des registres et la variété des couleurs n'est pas sans rappeler Teresa Berganza. De nouveau, nous voilà sous le charme de ce timbre original, difficile à définir, velouté, capiteux, enivrant… » (Extrait d’une critique du Barbier de Séville, donné à Turin en deux mille quinze, signée Christophe Rizoud et publiée sur Forumopera.com)
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Heureux habitants de Forges-les-Eaux, Pont-Audemer, Vernon, Bourg-Achard et Coutances, ils vont bénéficier du même concert entre le dix-sept et le vingt-six mars.
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Ce concert était le point d’orgue (si je puis dire) de la première belle journée de printemps de l’année. Le chaud soleil du jour m’a permis de renouer avec la terrasse du Son du Cor et de prolonger le plaisir à celle du Sacre (cela s’imposait, aurait dit Stravinsky).