Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En lisant Lettres à Sartre (volume deux) de Simone de Beauvoir (quatre)

27 mai 2015


Sartre rentre de captivité à la fin du mois de mars mil neuf cent quarante et un. Après cette date quand Simone lui écrit c’est qu’ils sont séparés par les vacances ou les conférences :
J’ai mal dormi, mais le voyage me faisait poétique parce que je me voyais enfourchant à l’arrivée ma bicyclette et filant dans la campagne. (à Roanne, jeudi premier juillet mil neuf cent quarante-trois)
J’ai croisé un groupe de comédiens en tournée qui erraient tristement à la recherche d’un logis, sans succès. Ils m’ont fait poétique dans cette triste province. (même lieu, même jour)
Par ailleurs j’ai vu cet après-midi deux Teutons en uniforme qui s’exerçaient gravement au ski sur les pistes, c’était aussi surprenant pour le moins qu’une musulmane à bicyclette. (à Morzine, un samedi de janvier mil neuf cent quarante-quatre)
Elle m’a remuée et pétrie de remords parce qu’elle est dans une terrible et profonde crise de neurasthénie –et que c’est notre faute, je crois, c’est le contrecoup très détourné mais profond de notre histoire avec elle. Elle est la seule personne à qui nous ayons vraiment fait du mal, mais nous lui en avons fait. (jeudi soir treize décembre mil neuf cent quarante-cinq, à propos de Védrine, de son vrai nom Bianca Bienenfeld ; devenue Bianca Lamblin par mariage, elle publiera sa version de l’histoire en mil neuf cent quatre-vingt-treize sous le titre Mémoires d’une jeune fille dérangée)
… j’ai passé une formidable soirée avec Camus. Je dis formidable parce que comme je l’aime énormément ça m’a fait très fort qu’il soit si affectueux, et cœur à cœur et qu’on parle aussi bien. On a dîné chez « Lipp », bu au « Pont Royal », puis emporté à la « Louisiane » une bouteille de champagne et on l’a bue jusqu’à 3 heures du matin. (mercredi dix-neuf décembre mil neuf cent quarante-cinq)
Il paraît qu’un cycliste anonyme manquant de renverser Beaufret dans la rue lui a crié : « Eh ! va donc ! existentialiste ! ». (même date)