C’est toujours la même histoire, à chaque fois qu’une fille entre chez moi, c’est-à-dire dans ma bibliothèque, elle s’extasie devant la quantité, voire la qualité, de mes lectures. J’essaie toujours de refuser de lui prêter un de mes livres, que serais-je sans eux qui font rempart entre la jungle des civilisés et le sauvage solitaire que je suis ?, mais rien à faire, je finis par céder.
Elle aussi finit souvent par céder mais parfois ne revient pas préférant à mes coups de queue mes coups de cœur littéraires. Et un livre de perdu. Dernière disparition en date : Un mariage poids moyen de John Irving. Une perte pas trop lourde dont je devrais pouvoir me remettre mais un trou dans le mur de mon château fort dont la moindre fissure m’effraie tant qu’elle me fera courir de bouquiniste en bouquiniste jusqu’à trouver un exemplaire de l’ouvrage envolé. J’achèterai en même temps d’autres ouvrages bien tentants qui épaissiront un peu plus les murailles qui m’isolent du monde extérieur. C’est toujours la même histoire.
Michel Perdrial
(Ce texte a paru dans la revue Verso n°108 en mars 2002.)
Elle aussi finit souvent par céder mais parfois ne revient pas préférant à mes coups de queue mes coups de cœur littéraires. Et un livre de perdu. Dernière disparition en date : Un mariage poids moyen de John Irving. Une perte pas trop lourde dont je devrais pouvoir me remettre mais un trou dans le mur de mon château fort dont la moindre fissure m’effraie tant qu’elle me fera courir de bouquiniste en bouquiniste jusqu’à trouver un exemplaire de l’ouvrage envolé. J’achèterai en même temps d’autres ouvrages bien tentants qui épaissiront un peu plus les murailles qui m’isolent du monde extérieur. C’est toujours la même histoire.
Michel Perdrial
(Ce texte a paru dans la revue Verso n°108 en mars 2002.)