La queue des hommes est un miroir dans lequel les femmes se mirent, la queue des hommes est un plantoir par lequel les femmes sont mises, la queue des hommes est un grattoir duquel les femmes se grisent, la queue des hommes est un foutoir par lequel les femmes sont prises, la queue des hommes est un polissoir duquel les femmes s’épuisent, la queue des hommes est un battoir auquel les femmes sont promises, la queue des hommes est un boutoir sur lequel les femmes sont assises, la queue des hommes est un ciboire avec lequel les femmes se baptisent, la queue des hommes est un heurtoir avec lequel les femmes se tirent, la queue des hommes, la queue des hommes, elle ne peut qu’en rêver, elle ne l’a pas encore vue et encore moins touchée mais elle sait que cela ressemble au robinet de cette baignoire où elle se prélasse, un robinet dans lequel elle se mire, dans lequel elle s’admire, un robinet tout droit et qui serait dirigé vers le plafond, avec deux petites boules, eau chaude, eau froide, que l’on pourrait tripoter à loisir, jusqu’à en faire jaillir le foutre…
-Annabelle, qu’est-ce que tu fais encore dans la salle de bains. Tes frères attendent. Pense un peu aux autres. Tu n’es pas toute seule dans cette maison.
-Si maman, je suis toute seule. Toute seule.
Michel Perdrial
(Ce texte a paru dans la revue Verso n°108 en mars 2002 et dans la revue La Nef des Fous n°10 au premier trimestre 2002.)
-Annabelle, qu’est-ce que tu fais encore dans la salle de bains. Tes frères attendent. Pense un peu aux autres. Tu n’es pas toute seule dans cette maison.
-Si maman, je suis toute seule. Toute seule.
Michel Perdrial
(Ce texte a paru dans la revue Verso n°108 en mars 2002 et dans la revue La Nef des Fous n°10 au premier trimestre 2002.)