C’est l’histoire d’un dérapage. La voiture s’est mise en travers, on ne sait pourquoi. Le temps bat une seconde sur quatre et le conducteur se demande si ce sera le poteau indicateur ou celui du téléphone. Il laisse filer. Il se prépare à la douleur.
Oui, un dérapage.
Elle m’a téléphoné. Nous parlons de tout et de rien. De parfum. D’un parfum pour homme. Hidalgo. Elle me dit qu’elle ne saurait résister à quiconque utilise ce parfum.
-Mais toi tu ne te parfumes pas, me dit-elle.
Elle ajoute, d’une voix où filtre un léger mépris :
- D’ailleurs, tu ne pourrais pas porter Hidalgo.
- Ah bon, pourquoi ?
- Parce que tu es trop… Enfin, pas assez…
- Je ne suis pas assez baraqué, c’est ça ?
- Non, non, s’empresse-t-elle de répondre.
Que suis-je trop ou pas assez ?
Qu’ai-je bien pu faire ou dire pour qu’elle me décoche cette flèche parfumée au venin ?
Avec elle, j’étais resté sur le délicieux souvenir d’un week-end partagé.
Deux jours à Paris entre Chagall sur les plafonds de l’Opéra, les étals débordant de poissons rue Mouffetard, les fous du roller-skate de l’île de la Cité, la quiétude ensoleillée du jardin du Luxembourg.
Deux jours de désir et de plaisir illuminés par la Tequila Sunrise.
Elle continue à parler mais je n’écoute plus vraiment. J’entends qu’elle déteste les hypocrites et je me demande de qui elle parle.
-Non, non, je ne dis pas cela pour toi, précise-t-elle.
Je ne sais plus quoi lui dire. Je me demande si je dois raccrocher.
Je laisse filer.
Un silence. Elle reprend :
-On dirait vraiment que tu te fous de tout…
Je ne trouve rien à répondre. Je me dis que c’est mieux ainsi, qu’il faut toujours aller vers la simplification.
Désormais, on dira que je suis un hypocrite qui se fout de tout.
Je vois le poteau de téléphone qui grossit et je l’évite de justesse. Je raccroche le combiné et me prépare à la douleur. Ce sera le poteau indicateur. Un seul mot sur celui-ci : FIN.
Oui, un dérapage.
Elle m’a téléphoné. Nous parlons de tout et de rien. De parfum. D’un parfum pour homme. Hidalgo. Elle me dit qu’elle ne saurait résister à quiconque utilise ce parfum.
-Mais toi tu ne te parfumes pas, me dit-elle.
Elle ajoute, d’une voix où filtre un léger mépris :
- D’ailleurs, tu ne pourrais pas porter Hidalgo.
- Ah bon, pourquoi ?
- Parce que tu es trop… Enfin, pas assez…
- Je ne suis pas assez baraqué, c’est ça ?
- Non, non, s’empresse-t-elle de répondre.
Que suis-je trop ou pas assez ?
Qu’ai-je bien pu faire ou dire pour qu’elle me décoche cette flèche parfumée au venin ?
Avec elle, j’étais resté sur le délicieux souvenir d’un week-end partagé.
Deux jours à Paris entre Chagall sur les plafonds de l’Opéra, les étals débordant de poissons rue Mouffetard, les fous du roller-skate de l’île de la Cité, la quiétude ensoleillée du jardin du Luxembourg.
Deux jours de désir et de plaisir illuminés par la Tequila Sunrise.
Elle continue à parler mais je n’écoute plus vraiment. J’entends qu’elle déteste les hypocrites et je me demande de qui elle parle.
-Non, non, je ne dis pas cela pour toi, précise-t-elle.
Je ne sais plus quoi lui dire. Je me demande si je dois raccrocher.
Je laisse filer.
Un silence. Elle reprend :
-On dirait vraiment que tu te fous de tout…
Je ne trouve rien à répondre. Je me dis que c’est mieux ainsi, qu’il faut toujours aller vers la simplification.
Désormais, on dira que je suis un hypocrite qui se fout de tout.
Je vois le poteau de téléphone qui grossit et je l’évite de justesse. Je raccroche le combiné et me prépare à la douleur. Ce sera le poteau indicateur. Un seul mot sur celui-ci : FIN.