Tout a une fin et le FLAI 2018 n’échappe pas à la règle. Le matin de ce dernier jour a été à nouveau consacré aux ateliers et j’ai pu raconter mes histoires de l’album jeunesse français à de nouveaux groupes d’élèves, toujours secondé par l’indispensable Raquel.
Après le déjeuner (jarret de porc braisé - pas le souvenir d’avoir eu de légumes) nous avons pu entendre la conférence de la bibliothécaire Angelina Delgado qui nous a parlé de ses expériences dans les camps de migrants dans divers pays d’Europe où elle va depuis 2015 pour monter des bibliothèques et lire des albums aux enfants. Car évidemment les choses ne sont pas simples dans ce genre de situation où les enfants ont a priori plus besoin d’avoir chaud la nuit que d’histoires, j’ai bien écrit a priori. Forte de son expérience elle a également formé des gens qui souhaitaient pratiquer ce genre d’intervention mais qui se posent beaucoup de questions au sujet du type de livre à proposer, qui s’interdisaient certains ouvrages. Son travail consiste alors à rassurer ces médiateurs (dont une femme qui ne lisait même pas Max et les Maximonstres à son fils parce qu’elle craignait de l’effrayer — en 2018, amazing!). Bref, un éclairage très intéressant sur un rôle peu connu des albums que certains d’entre nous côtoyons quotidiennement. Et puisqu’il a fallu conclure, tout le monde s’est réuni dans la salle de conférences pour faire un genre de bilan où l’émotion était à son comble, comme on dit, mais où personne n’a pleuré. On m’a rapporté qu’après la remise des diplômes une participante est allé remercier Ellen en souriant et a enchainé avec ces mots «…et maintenant je vais pleurer». ce qu’elle fit aussitôt. Pour nous remettre de nos émotions nous avons décidés de boire du champagne sur la terrasse de l’hôtel (vous savez les petites bouteilles offertes le premier jour…) en petit comité, ce qui a été l’occasion pour Nell Leyshon de me renommer Loïc the French Bastard, avec beaucoup d’affection mais à mon grand étonnement tout de même, avant que je comprenne, ou plutôt que je me souvienne, que les Anglais gardent une certaine aversion assez comique pour notre peuple hexagonal. J’avais oublié ça. Je n’ai rien dit sur le Brexit, car après tout ne suis-je pas un gentleman? Retour au restau de la veille où nous avons pris possession de toutes les tables à l'exception de celle de deux jeunes tourtereaux absolument noyés par l’exubérance orale des participants à cette fin de FLAI. Le jeune homme dit alors à sa compagne que ce qu’il avait à lui annoncer ne pouvait l’être dans un tel contexte et qu’ils iraient ensuite boire un verre dans un bar un peu plus bas dans la rue pour retrouver un peu d’intimité. Ce que ce malheureux ignorait c’est que nous avions prévu de faire la Fiesta fin de curso dans ce même bar. Ceci dit, il était déjà 23 heures que nous finissions à peine nos trois entrées… Enfin, vous l’aurez compris je crois, le FLAI c’est génial et s’il y a des hispanophones parmi vous qui s’intéressent aux rapports entre art, philosophie et littérature pour enfants, il faut absolument participer à ce cours annuel, d’autant que grâce l’aide de la Province de Teruel, il est proposé à quelques dizaines d’euros, hébergement et couvert inclus. Je mets ici le lien flaialbarracin.com et salue bien bas Ellen Duthie, Daniela Martagón et Raquel Martínez Uña. |
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2007-2020, Loïc Boyer.
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