Aminata enfile sa minijupe de cuir rouge. Le lundi soir, c’est la soirée black aux Bains. Elle ne la manquerait pour rien au monde.
Depuis qu’elle a laissé l’Afrique pour la jungle parisienne, Aminata a définitivement quitté le pagne de ses ancêtres pour le jean moulant, la minirobe ou la jupe en cuir. Pagneuse devenue robeuse, elle apprend maintenant ce qu’il en coûte de vouloir être une femme indépendante, surtout lorsque l’on est noire de peau.
Elle passe son plus beau collier, suspend ses boucles d’oreille scintillantes, fait tinter ses bracelets. Ce soir, elle sera robeuse de diamants.
A peine la porte du dancing s’est-elle refermée sur elle qu’Aminata se laisse absorber par la musique soul. Pulpeuse et onduleuse, elle enchante la piste de danse de son corps de reine tribale. Elle sent peser sur elle l’œil et le désir des hommes blancs et noirs mais elle les tient à distance, froide et hautaine.
Elle n’est là que pour la danse, la musique et l’ambiance. Elle fuit les blacks qui la trompent sans vergogne et dont elle ne veut plus repasser les chemises. Elle se méfie des blancs pour qui elle n’est que fantasme, qui rêvent de sa main d’ébène aux ongles incarnats posée sur leur queue pâle. Lorsqu’ils la pénètrent, leur sexe est un glaive qui déchire son cœur. Ils jouissent de son corps et, au petit matin, l’abandonnent malheureuse.
Aminata danse seule et si parfois elle se frotte contre un corps massif et viril, enjôleuse, cajoleuse, c’est juste pour vérifier que ses pouvoirs n’ont pas disparu, pour sentir contre son ventre dur le bâton de chair gonflé d’espoir.
Mais l’espoir est déçu car, moqueuse, elle s’évapore et entend derrière son dos les mots qui la condamnent :
-C’est une allumeuse.
La petite robeuse ne pourra jamais leur faire comprendre qu’elle n’est que rêveuse et qu’elle attend celui qui saura enfin la regarder, lui parler et l’entendre.
Et qui ne vient pas.
Au petit matin, Aminata rentre seule et retrouve son minuscule appartement triste. Elle a une pensée fugace pour ses parents là-bas au Mali puis s’allonge sur son lit trop étroit en se rêvant enfin amoureuse.
Depuis qu’elle a laissé l’Afrique pour la jungle parisienne, Aminata a définitivement quitté le pagne de ses ancêtres pour le jean moulant, la minirobe ou la jupe en cuir. Pagneuse devenue robeuse, elle apprend maintenant ce qu’il en coûte de vouloir être une femme indépendante, surtout lorsque l’on est noire de peau.
Elle passe son plus beau collier, suspend ses boucles d’oreille scintillantes, fait tinter ses bracelets. Ce soir, elle sera robeuse de diamants.
A peine la porte du dancing s’est-elle refermée sur elle qu’Aminata se laisse absorber par la musique soul. Pulpeuse et onduleuse, elle enchante la piste de danse de son corps de reine tribale. Elle sent peser sur elle l’œil et le désir des hommes blancs et noirs mais elle les tient à distance, froide et hautaine.
Elle n’est là que pour la danse, la musique et l’ambiance. Elle fuit les blacks qui la trompent sans vergogne et dont elle ne veut plus repasser les chemises. Elle se méfie des blancs pour qui elle n’est que fantasme, qui rêvent de sa main d’ébène aux ongles incarnats posée sur leur queue pâle. Lorsqu’ils la pénètrent, leur sexe est un glaive qui déchire son cœur. Ils jouissent de son corps et, au petit matin, l’abandonnent malheureuse.
Aminata danse seule et si parfois elle se frotte contre un corps massif et viril, enjôleuse, cajoleuse, c’est juste pour vérifier que ses pouvoirs n’ont pas disparu, pour sentir contre son ventre dur le bâton de chair gonflé d’espoir.
Mais l’espoir est déçu car, moqueuse, elle s’évapore et entend derrière son dos les mots qui la condamnent :
-C’est une allumeuse.
La petite robeuse ne pourra jamais leur faire comprendre qu’elle n’est que rêveuse et qu’elle attend celui qui saura enfin la regarder, lui parler et l’entendre.
Et qui ne vient pas.
Au petit matin, Aminata rentre seule et retrouve son minuscule appartement triste. Elle a une pensée fugace pour ses parents là-bas au Mali puis s’allonge sur son lit trop étroit en se rêvant enfin amoureuse.