Il était tard ce soir-là sur Arte et Nina suçait voluptueusement une bite de glace translucide, perdue dans la lointaine Islande où elle gardait un phare à la lumière clignotante, suçait, solitaire et inassouvie, puis promenait le godemiché glacial sur ses seins, enfin se l’enfonçait entre les cuisses, tandis que dans la torride Australie, son ancien amant se suicidait d’un même élan, à l’intérieur d’une maisonnette en bois, posée là en plein désert, au milieu de kangourous insouciants, se suicidait nu, une corde autour du cou et les pieds posés sur des blocs de glace qui fondaient dare-dare et giclait-il au moment même où elle jouissait, le film de Fridriksson n’osait le montrer de façon explicite, mais lui mort, elle dormait paisiblement et moi aussi un peu plus tard, après m’être fait mon cinéma et avoir éjaculé sur les seins parfaits de Nina, une nuit qu’encore une fois je passerais seul dans mon lit, entre l’Islande et l’Australie.
Michel Perdrial
(Ce texte a paru dans la revue Décharge n° 116 en décembre 2002.)
Michel Perdrial
(Ce texte a paru dans la revue Décharge n° 116 en décembre 2002.)