le 68 des enfants
Le projet européen de Sophie Heywood autour du 68 des enfants s’étend: après le colloque international qui eut lieu à Tours chez Cécile Boulaire (ou peu s’en faut), c’est maintenant une exposition à la médiathèque Françoise Sagan de Paris additionnée d’une journée d’étude au même endroit et sur le même thème.
L’occasion pour Viviane Ezratty, Hélène Valotteau et leurs collègues de l’Heure Joyeuse de mettre en valeur le fonds donné il y a quelques années par l’éditeur François Ruy-Vidal, qui ne fut pas le moindre des éditeurs de cette époque.
Cécile Vergez-Sans qui travaille spécifiquement sur ces archives a naturellement rejoint la troupe pour constituer cette dense exposition.

le 68 des enfants
Quand à moi, après une visite de ladite exposition, c’est dans le cadre de l’Heure de la découverte que j’intervenais la veille de la journée d’étude - toujours dans cet endroit si agréable qu’est la médiathèque Françoise Sagan - pour raconter l’histoire des illustrateurs et graphistes de cette période, avec l’aide de ces prodigieuses archives.
Une heure passée avec une quinzaine de personnes d’horizons divers (illustrateur, éditrices, chercheuses, graphiste, collectionneur, etc.) venus de Paris, Madrid ou Abu Dhabi. Un public intéressé et attentif à qui j’ai pu montrer ces livres et documents que l’on ne croise plus si souvent. Je crois que tout le monde était content, en tous cas moi je l’étais. Sur la fin, lors de discussions plus informelles avec les participants, et alors que je lui ai dit que je connaissait des maisons sans directeur artistique, Gérard Lo Monaco, qui a connu beaucoup de ces forts personnages que j’ai évoqués, renchérit en disant qu’il n’y a plus de direction artistique ni éditoriale chez les éditeurs, tout étant désormais sous-traité à des graphistes indépendants et des directeurs de collection extérieurs. Diable, cet homme a raison!

le 68 des enfants
Après une nuit à dormir là-dessus, de retour dans la place pour la journée d’étude, je retrouve avec plaisir Cécile, Sophie et Cécile qui lancent cette suite de réflexions et témoignages sur l’édition pour la jeunesse dans les années 1960 - 1970.
La question de trouver la manière adéquate de parler aux enfants dans une époque de bouleversements sociétaux était centrale pour beaucoup, la production se nourrissant du contexte politique tout en contribuant à son tour aux débats. Et l’écho des révolutions de 68 s’est retrouvé dans les livres des enfants de beaucoup de pays d’Europe, même si il y a eu des spécificités propres à chaque nation.
Voilà la matinée résumée en deux phrases et on passe à table où nous rejoignent (entre autres) Agnès Rosenstiehl et France de Ranchin. Si j’ai déjà rencontré cette dernière, c’est en revanche la première fois que je rencontre l’autrice de De la coiffure. Une énergie à écorner des bœufs et un franc-parler «de naisssance», dit-elle. Épatante.
C’est que l’après-midi est consacrée aux témoignages, avec Yvan Pommaux et Pacale Bouchié pour leur album Véro en mai, Thierry Magnier pour ses rééditions de Ah! Ernesto et de livres du Sourire qui mord et une conversation avec Nicole Claveloux rapportée par Sophie. Janine Kotwica était là aussi, tout comme donc Agnès Rosensthiel et France de Ranchin et surtout un incroyable message audio de François Ruy-Vidal enregistré il y a quelques jours. Très émouvant, en ce qui me concerne.

Et c’est fini, je file avant que mon train ne se transforme en citrouille, mais l’expo dure jusque fin juillet, allez-y, j’en ai été le graphiste alors vous me direz si c’est bien.

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