Apprenant que cet hebdo s’offre une nouvelle formule - et surtout une nouvelle maquette, pour ce qui me concerne - je passe au kiosque, pensez, 25 ans qu’on attendait ça!
Je n’ai pas ouvert les pages de l’Obs (comme on dit) depuis que je suis parti de chez mes parents, et n’ai donc rien manqué dans l’intervalle. Je n’attends rien de l’éditorial mais reste curieux de savoir quelles choix formels sont pris à une époque qui, comme chacun sait, n’est pas tendre avec la presse pour plusieurs raisons sur lesquelles je ne reviendrai pas ici.
La première impression est tactile: papier fin, dos broché, on est clairement en possession d’un objet dont l'archivage sera difficile, un objet jetable plus proche du journal que du magazine finalement. Qui se présente comme de peu de valeur. À 3,50 € on est effectivement plus proche du Monde que de Monocle et la double page centrale n’attendra pas que je l’aie lue pour me rester entre les doigts.
Formellement, la maquette de Serge Ricco est organisées de manière assez régulière sur 3 colonnes +une plus petite (ou une plus grosse gouttière) qui sert à insérer des légendes ou de courts compléments d’articles. Le mini-sommaire horizontal en début de chaque cahier est une bonne idée de design.
La maquette fonctionne, les polices engageantes, alors où est-ce que ça cloche, Parce que page après page j’ai le sentiment que la lecture n’est pas aussi agréable qu’elle le devrait, alors d’où ça vient, me dis-je.
Hé bien ça part des images. Le problème part des photos, et surtout de l’usage qui en est fait.
Lisant les articles les uns à la suite des autres, l’œil est gêné par des trous gris dans la page, qui s’avèrent des images absolument dispensables: portraits de 10 x 12... millimètres (plein, et même parfois à l’envers), d’autres portraits grimaçants, étrangement cadrés, des scènes inutilement illustratives, des photos d’amateurs, des images fixes issues de vidéos, etc. Les quelques bonnes images (il y en a, en photo ou en illustration) sont un perdues dans cette avalanche de médiocrité.
Cette surcharge visuelle se retrouve jusque dans les images elles-mêmes: la fort réussie Carte de Terreur, aurait gagné à ne pas être envahie par 8 vignettes photographiques de tailles variées; ou cette bonne carte du Japon, déjà petite, embarrassée d’une autre plus petite encore (la tache noire).
Dans l’ensemble on aura compris qu’il s’agit davantage d’un rafraîchissement que d’une véritable nouvelle formule, dommage d’avoir manqué l’opportunité d’un vrai changement, dommage de n’avoir pas proposé de véritables innovations à une époque et une industrie qui en ont tant besoin.
On est loin du part-pris radical de Pierre Faucheux lors de la nouvelle formule de 1966. Ha, et encore un détail avant de clore ce billet: est-ce vraiment une ligature? Quelqu’un a vraiment dessiné ça, ou est-ce que ça sera corrigé la semaine prochaine? Arrgh. |
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2007-2020, Loïc Boyer.
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