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La première fois que je me rendais à Nanterre (il m’a fallu plus de temps que pour aller à Angoulême mais c’est une histoire qui ne mérite pas d’être mise par écrit) mais pas la première fois que je prenais la ligne A du RER vers l’ouest. J’aime décidément ce bout de transports en commun. La dernière fois c’était pour aller au Vésinet chez un couple de graphistes retraités qui m’avaient raconté avoir acheté leur maison suite à une confidence d’un ami bien informé au sujet d’un projet de réseau rapide reliant la banlieue ouest à Paris dans les années 1960. C’est vrai que c’est rapide et que ces villes agglomérées à l’ouest de Paris ne sont pas vilaines pour le peu que j’en ai vu. En tous cas Nanterre-ville (mon arrêt) est très coquet tout en restant populaire.
J’y avais rendez-vous à la Maison de la musique à l’occasion de la remise du Prix des jeunes lecteurs 2018, elle-même incluse dans une fête du livre plus globale. Les Animaux magiques ayant gagné les suffrages des enfants de petite et moyenne section à Nanterre et Joinville, on m’a appelé. L’autrice Florence Vidal a failli venir aussi mais des complications de dernière minute n’ont pu nous réunir sur la scène de ce théâtre pour recevoir le prix. J’étais en quelque sorte son représentant et j’en ai profité pour jouir de l’atelier organisé par les médiathécaires autour des Animaux magiques. Voir les enfants rassembler les deux parties des bêtes avec entrain, puis s’amuser franchement de la possibilité d’inventer de comiques chimères, était absolument délicieux. J’ai rarement l’occasion d’être de ce côté-là du livre et c’est un peu comme une récompense du travail réalisé.
Il y avait d’autres ateliers liés au livres en compétition, et même un atelier Cabanes qui permettait aux minots et aux minottes de jouer avec les autocollants de l’album d’Aurélien Débat — tout simplement parce que cet album était une commande de la ville de Nanterre pour offrir à sa jeunesse. De fait j’ai vu des parents accompagnant leurs progéniture à différents moments de cette journée (ateliers, remise des prix, librairie) toujours très attentifs, conscients de la valeur du livre et de son importance. Le fait que ce prix littéraire existe depuis une vingtaine d’années et fasse travailler ensemble les personnels de la culture et ceux de l’éducation (truc de ouf) n’est peut-être pas pour rien dans le rapport au livre établi par ces familles dont l’origine sociale est assez mixte, dirons-nous.
En fin de partie ce fut la ruée sur l’immense librairie installée dans le hall et j’ai à peine eu le temps de photographier quelques titres de la Collection Cligne Cligne avant qu’ils ne disparaissent dans les bras de la jeune clientèle. Un plébiscite impressionnant. La médiathécaire responsable de la présence des Animaux magiques dans la sélection (encore merci à elle) m’a dit que l’avance de l’album sur ses concurrents était en termes de suffrages était significative. Encore une fois, ça fait plaisir. Je pense que le caractère interactif de l’ouvrage n’y est pas pour rien et d’ailleurs il est intéressant de noter que le gagnant du niveau supérieur (grande section et classe préparatoire) était un autre livre dans lequel le lecteur doit physiquement s’impliquer (L’Incroyable Famille Zapato, premier album de Julie Brouant). Voilà qui eut réjoui Bruno Munari — que Florence Vidal a bien connu. Quand je suis parti les citoyens et citoyennes de Nanterre et Joinville faisaient encore la queue à la caisse de la librairie.
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2007-2020, Loïc Boyer.
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