Un homme et une femme qui se tiennent par la main et semblent pourtant à mille lieues l’un de l’autre.
Une jeune fille accrochée au bras de sa mère de qui je prendrais bien la place.
Un clochard chantant Joyeux anniversaire à la foule des passants qui l’ignore.
Une femme munie d’une énorme loupe dont elle se sert pour lire le prix des guirlandes.
Une petite fille blonde qui pleure ayant reçu de sa mère une gifle bien appuyée.
Une adolescente qui parle à son téléphone portatif et qui lui dit Ok je te rappelle.
Un groupe de jeunes gens à casquettes rôdant autour des tenues de sport à rayures.
Une vendeuse à hauts talons et minijupe noire qui discrètement fait signe à un vigile africain.
Un père Noël d’occasion qui tripote les petits enfants sous les yeux de leurs parents.
Une vieille femme ployant sous le poids d’une valise noire où sont peut-être enfermés tous ces soucis.
Un homme grisonnant qui se touche l’entre-jambes en matant les cuisses d’une vendeuse accroupie.
Une fille qui pleure et que je n’irai pas consoler.
Des enfants geignards que traîne une matrone excédée.
Trois policiers au pas régulier qui entrent par une porte et sortent par une autre.
Une jeune fille aux lèvres peintes souriant à un jeune homme qui joue avec sa cravate.
Un petit Lucas qui attend sa mère à l’accueil.
Un vendeur énervé qui refait une méchante addition avec sa calculette.
Une jeune femme brune qui apprend à son compagnon qu’il est vraiment trop con.
Un couple d’homosexuels dont les mains se frôlent comme par accident.
Un homme pour qui tout est trop cher et qui tient à le faire savoir.
Une jeune femme élégante rajustant sa barrette d’un geste gracieux.
Un vieil homme qui parle à son chien et lui demande d’être gentil.
Une adolescente fluette qui file sur des roulettes silencieuses.
Une fille et un garçon qui se mangent la langue contre un pilier du centre commercial.
Le monde de celles et de ceux qui semblent savoir ce que vivre veut dire et moi assis dans un coin qui les regarde et les écoute.
Michel Perdrial
(Ce texte a paru dans la revue Supérieur Inconnu n°19 en octobre/décembre 2000.)
Une jeune fille accrochée au bras de sa mère de qui je prendrais bien la place.
Un clochard chantant Joyeux anniversaire à la foule des passants qui l’ignore.
Une femme munie d’une énorme loupe dont elle se sert pour lire le prix des guirlandes.
Une petite fille blonde qui pleure ayant reçu de sa mère une gifle bien appuyée.
Une adolescente qui parle à son téléphone portatif et qui lui dit Ok je te rappelle.
Un groupe de jeunes gens à casquettes rôdant autour des tenues de sport à rayures.
Une vendeuse à hauts talons et minijupe noire qui discrètement fait signe à un vigile africain.
Un père Noël d’occasion qui tripote les petits enfants sous les yeux de leurs parents.
Une vieille femme ployant sous le poids d’une valise noire où sont peut-être enfermés tous ces soucis.
Un homme grisonnant qui se touche l’entre-jambes en matant les cuisses d’une vendeuse accroupie.
Une fille qui pleure et que je n’irai pas consoler.
Des enfants geignards que traîne une matrone excédée.
Trois policiers au pas régulier qui entrent par une porte et sortent par une autre.
Une jeune fille aux lèvres peintes souriant à un jeune homme qui joue avec sa cravate.
Un petit Lucas qui attend sa mère à l’accueil.
Un vendeur énervé qui refait une méchante addition avec sa calculette.
Une jeune femme brune qui apprend à son compagnon qu’il est vraiment trop con.
Un couple d’homosexuels dont les mains se frôlent comme par accident.
Un homme pour qui tout est trop cher et qui tient à le faire savoir.
Une jeune femme élégante rajustant sa barrette d’un geste gracieux.
Un vieil homme qui parle à son chien et lui demande d’être gentil.
Une adolescente fluette qui file sur des roulettes silencieuses.
Une fille et un garçon qui se mangent la langue contre un pilier du centre commercial.
Le monde de celles et de ceux qui semblent savoir ce que vivre veut dire et moi assis dans un coin qui les regarde et les écoute.
Michel Perdrial
(Ce texte a paru dans la revue Supérieur Inconnu n°19 en octobre/décembre 2000.)