Analyses de sang et d’urine, m’a prescrit le médecin mardi matin. A la prise de rendez-vous au laboratoire, la secrétaire m’explique qu’il s’agit de récolter toute l’urine de vingt-quatre heures. Elle sort pour ce faire un bidon en plastique de deux litres sur lequel elle écrit mon nom, puis m’en donne un autre en m’expliquant que c’est parfois nécessaire.
Jeudi, je passe ma journée à uriner dans le bidon, m’étonnant moi-même d’être capable de suivre une telle consigne et ce vendredi matin à six heures je peux enfin cesser. Question quantité, mon résultat est moyen : un litre quatre cents. Je ne suis pas de ceux qui ont besoin d’un second bidon. Pour la qualité, on verra à l’analyse.
A sept heures et quart, dans une semi obscurité, je contourne la Cathédrale mon sac en plastique au bout du bras (rien de plus louche qu’un individu dans mon genre un bidon empli d’un liquide jaunâtre à la main près d’un lieu de culte à une heure où la patrouille militaro-policière du plan Vigipirate rouge renforcé dort encore).
J’offre ma récolte à la dame du labo. Elle constate que je n’ai utilisé qu’un bidon et m’annonce que le résultat ne sera disponible qu’à partir de jeudi car cela va à Paris. J’enchaîne avec la prise de sang.
*
Je préfère faire pipi dans la nature, au pied d’un arbre, dans un bosquet ou sur une araignée. A défaut de nature, sur un mur, celui d’une école, d’une église ou d’une salle des fêtes, comme cela m’arrive souvent au matin d’un vide grenier dans ces villages démunis de toilettes publiques.
L’été dernier, une mienne connaissance féminine s’énervait à propos d’un tiers qui se soulageait (comme on dit) dans le jardin d’une maison de vacances. C’était intolérable.
Elle se plaignait de ce que les hommes ne se cachent pas assez pour uriner au bord des routes. Depuis, quand il m’arrive de le faire au hasard de mes déplacements en voiture, je ne peux m’empêcher de penser à elle.
Jeudi, je passe ma journée à uriner dans le bidon, m’étonnant moi-même d’être capable de suivre une telle consigne et ce vendredi matin à six heures je peux enfin cesser. Question quantité, mon résultat est moyen : un litre quatre cents. Je ne suis pas de ceux qui ont besoin d’un second bidon. Pour la qualité, on verra à l’analyse.
A sept heures et quart, dans une semi obscurité, je contourne la Cathédrale mon sac en plastique au bout du bras (rien de plus louche qu’un individu dans mon genre un bidon empli d’un liquide jaunâtre à la main près d’un lieu de culte à une heure où la patrouille militaro-policière du plan Vigipirate rouge renforcé dort encore).
J’offre ma récolte à la dame du labo. Elle constate que je n’ai utilisé qu’un bidon et m’annonce que le résultat ne sera disponible qu’à partir de jeudi car cela va à Paris. J’enchaîne avec la prise de sang.
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Je préfère faire pipi dans la nature, au pied d’un arbre, dans un bosquet ou sur une araignée. A défaut de nature, sur un mur, celui d’une école, d’une église ou d’une salle des fêtes, comme cela m’arrive souvent au matin d’un vide grenier dans ces villages démunis de toilettes publiques.
L’été dernier, une mienne connaissance féminine s’énervait à propos d’un tiers qui se soulageait (comme on dit) dans le jardin d’une maison de vacances. C’était intolérable.
Elle se plaignait de ce que les hommes ne se cachent pas assez pour uriner au bord des routes. Depuis, quand il m’arrive de le faire au hasard de mes déplacements en voiture, je ne peux m’empêcher de penser à elle.