Après avoir manqué par paresse celui de la précédente que je ne suis même pas allé voir ensuite, je suis ce vendredi, un peu avant dix-huit heures, le premier à pousser la porte du Centre Photographique de Rouen (anciennement Galerie du Pôle Image), rue de la Chaîne, où c’est le vernissage, en présence de l’artiste, de l’exposition Tom Wood (L’Embarcadère 1978-2002).
-Je peux entrer ? demandé-je à la seule personne présente, Raphaëlle Stopin, maîtresse des lieux.
Elle acquiesce. Seule, elle ne l’est pas vraiment. Elle porte dans les bras son enfançon.
J’ai le temps de bien voir chacune des photos de Tom Wood, Irlandais de Liverpool né la même année que moi. La plupart sont en noir et blanc, toutes ont été prises entre mil neuf cent soixante-dix-huit et deux mille deux. Elles montrent dans son quotidien une population appauvrie par les années Thatcher et les suivantes, des hommes, des femmes et des enfants au regard traqué. Le photographe les a croisés dans le bus, sur le ferry qui permet de traverser le fleuve Mersey et dans les rues de cette ville où l’on a surnommé Photie Man.
Il y a bientôt du monde. Je regarde deux des albums de l’invité : Men et Women. Chez ces dernières sont quelques nus.
Tom Wood arrive, cheveux blancs clairsemés, petite barbe de même couleur, chemise bleu ciel rentrée dans un djine bleu et appareil photo en main. Une journaliste le photographe devant l’agrandissement d’un cargo rouge. Des vernisseurs font de même.
J’attends le temps qu’il faut avant que Raphaëlle Stopin, toujours portant son enfançon, présente l’exposition. Lui succède une femme qui annonce la création d’une Association des Amis du Centre Photographique (Pourquoi pas ? Il existe bien une Association des Amis du Bonsaï). Quant à Tom Wood, on ne lui donne pas la parole. Peut-être n’en avait-il pas envie. Nul ne nous le dit. C’est bien la peine que je sois resté aussi longtemps.
*
Il y a la Mutuelle Générale de l’Education Nationale. Avec son dernier bulletin, elle m’envoie un imprimé dans lequel elle s’engage pour Direct Energie et conseille à ses adhérents de quitter Heudéheffe d’un coup de clic afin de payer jusqu’à dix pour cent moins cher l’électricité. Prudent, je consulte les avis sur ce fournisseur. Ils sont mauvais : estimation de consommation très exagérée, difficulté à se faire rembourser, coupure de courant immédiate en cas de non paiement, j’en passe. Je m’abstiens donc, mais combien feront à cette mutuelle quasi officielle une confiance aveugle ?
*
Il y a la Mutuelle d’Assurance des Instituteurs de France et son serveur vocal. « Attestation d’assurance », lui dis-je quand il me demande pourquoi j’appelle. « Sept minutes d’attente » me répond-il. Je recommence deux heures plus tard. « Sept minutes d’attente ». Je rappelle et dis « Assurer une voiture ». Plus d’attente chiffrée, mais quand même un bobinot musical et publicitaire qui a tôt fait de me saouler. Je raccroche et fais ma demande par lettre en papier adressée à Niort. Cinq jours plus tard, j’ai mon attestation.
-Je peux entrer ? demandé-je à la seule personne présente, Raphaëlle Stopin, maîtresse des lieux.
Elle acquiesce. Seule, elle ne l’est pas vraiment. Elle porte dans les bras son enfançon.
J’ai le temps de bien voir chacune des photos de Tom Wood, Irlandais de Liverpool né la même année que moi. La plupart sont en noir et blanc, toutes ont été prises entre mil neuf cent soixante-dix-huit et deux mille deux. Elles montrent dans son quotidien une population appauvrie par les années Thatcher et les suivantes, des hommes, des femmes et des enfants au regard traqué. Le photographe les a croisés dans le bus, sur le ferry qui permet de traverser le fleuve Mersey et dans les rues de cette ville où l’on a surnommé Photie Man.
Il y a bientôt du monde. Je regarde deux des albums de l’invité : Men et Women. Chez ces dernières sont quelques nus.
Tom Wood arrive, cheveux blancs clairsemés, petite barbe de même couleur, chemise bleu ciel rentrée dans un djine bleu et appareil photo en main. Une journaliste le photographe devant l’agrandissement d’un cargo rouge. Des vernisseurs font de même.
J’attends le temps qu’il faut avant que Raphaëlle Stopin, toujours portant son enfançon, présente l’exposition. Lui succède une femme qui annonce la création d’une Association des Amis du Centre Photographique (Pourquoi pas ? Il existe bien une Association des Amis du Bonsaï). Quant à Tom Wood, on ne lui donne pas la parole. Peut-être n’en avait-il pas envie. Nul ne nous le dit. C’est bien la peine que je sois resté aussi longtemps.
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Il y a la Mutuelle Générale de l’Education Nationale. Avec son dernier bulletin, elle m’envoie un imprimé dans lequel elle s’engage pour Direct Energie et conseille à ses adhérents de quitter Heudéheffe d’un coup de clic afin de payer jusqu’à dix pour cent moins cher l’électricité. Prudent, je consulte les avis sur ce fournisseur. Ils sont mauvais : estimation de consommation très exagérée, difficulté à se faire rembourser, coupure de courant immédiate en cas de non paiement, j’en passe. Je m’abstiens donc, mais combien feront à cette mutuelle quasi officielle une confiance aveugle ?
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Il y a la Mutuelle d’Assurance des Instituteurs de France et son serveur vocal. « Attestation d’assurance », lui dis-je quand il me demande pourquoi j’appelle. « Sept minutes d’attente » me répond-il. Je recommence deux heures plus tard. « Sept minutes d’attente ». Je rappelle et dis « Assurer une voiture ». Plus d’attente chiffrée, mais quand même un bobinot musical et publicitaire qui a tôt fait de me saouler. Je raccroche et fais ma demande par lettre en papier adressée à Niort. Cinq jours plus tard, j’ai mon attestation.