Une semaine en Bretagne : Josselin

1er novembre 2014


« Soleil rouge du matin fait trembler le marin » me déclare l’hôte de Kervellec ce vendredi au petit-déjeuner en contemplant celui qui se lève dans le ciel bleu. Il va faire très beau. Ce pourrait être l’occasion de continuer à longer la côte en direction du Morbihan mais j’ai un autre projet qui doit me mener dans les terres, à Josselin et par là même me rapprocher de Rouen.
-J’ai quelqu’un à y voir, lui dis-je quand il me demande ce que je vais faire là-bas.
Je frôle Quimper puis passe Coray, Scaër, Le Faouët, Guéméné et Pontivy. A midi dix, je m’arrête à Reguiny où La Capanella propose un menu à douze euros, vin et café compris, tout à fait bien : tarte chèvre, tomate et basilic, paella maison, plateau de fromages et tarte tatin. Je suis le seul client côté restaurant, quelques habitués déjeunent côté bar.
Arrivé à Josselin, « petite cité de caractère », je demande à un quidam où est le cimetière. Il est tout près mais nul employé n’est là pour me dire comment trouver la tombe de Zoltán Szabó, dont j’avais lu avec grand intérêt L’Effondrement (Journal de Paris à Nice). Une dame me conseille d’aller à la Mairie. Quand celle-ci ouvre, à quatorze heures trente, une employée très aimable m’apprend que je dois me rendre à un autre cimetière, celui de Sainte-Croix,  près la chapelle du même nom. Elle me fournit le plan de la ville et celui du petit cimetière avec le nom entouré de qui je cherche, m’indiquant que sa fille vit dans la maison qu’il habitait tout près de ce cimetière. Je la remercie bien.
Je reprends la voiture, passe le canal près du Château et bientôt m’y voici. Je redresse une fleur renversée sur la tombe et en fais quelques photos, ainsi que de la maison sur laquelle figure une plaque ronde et bleue : « Zoltán Szabó, 1912-1984, écrivain hongrois, a vécu ici de 1979 à 1984 ». Des fenêtres sont ouvertes. Il y a sûrement quelqu’une à l’intérieur mais je ne sonne pas.
Je trouve à me loger dans une sorte d’hôtel nommé Le Rive Gauche puis retourne en centre-ville à pied par des rues pentues. Près de la Basilique Notre-Dame du Roncier, le Café de la Mairie, rue des Vierges, est fermé. C’est à côté, au Bistrot, où les filles en terrasse ne le sont manifestement plus, que je prends un café verre d’eau, une manière très raisonnable de fêter le dernier jour de mes vacances bretonnes.