Ce vendredi, vers treize heures, je suis tranquillement installé à une table ensoleillée du Son du Cor quand il arrive vêtu d’un ticheurte estampillé Son du Cor, le même que portent les patron(ne)s et les serveurs de l’estaminet. Il fallait bien que quelqu’un s’offre un jour ce ridicule, me dis-je en me replongeant dans ma lecture tandis qu’il salue ses connaissances. Tout à coup, il est debout contre ma table et pose son sac sur celle-ci.
-Alors petit scribouillard ? me dit-il de sa voix de stentor.
Je comprends qu’il a découvert (ou qu’une bonne âme lui a fait découvrir) ce que j’ai écrit sur lui il y a un certain temps, notamment comment j’avais peu apprécié la manière bruyante dont il m’avait interpellé un jour en cet endroit au sujet de Sylvain Tesson.
Il n’est pas content.
-Quand on a des choses à dire, on va les dire, on les écrit pas, tonitrue-t-il. La prochaine fois, ça se passera pas comme ça.
Après cette menace, il va me dénoncer à l’équipe du bar puis s’assoit avec son livre et je reprends le mien tandis qu’alentour on me regarde bizarrement.
Il est toujours là quand, vers deux heures, je vais payer mon café au fils de la maison.
-Je suis désolé d’avoir causé un peu de bruit dans votre bar, lui dis-je.
-Je me demandais ce qui se passait, me répond-il, ça va aller ?
*
De retour à la maison, j’entends soudain le bruit d’une discussion qui enfle.
-Je fais ce que je veux, crie une voisine.
-Non, vous n’avez pas le droit de faire ce que vous voulez, lui répond une voix masculine.
Surgit alors en courant un homme jeune présent chez cette voisine.
-Sale fils de pute, hurle-t-il à l’interlocuteur invisible,
Celui-ci préfère prendre la fuite dans la ruelle.
Plus tard, j’apprends que l’agressé est un voisin qui a des responsabilités dans la gestion de la copropriété. En plus des injures, l’énervé a lancé des œufs sur lui et sur son appartement.
Le soir venu, je découvre qu’un de ces œufs s’est écrasé sur mon mur et a coulé sur les vitres de la porte qui donne sur le jardin.
-Alors petit scribouillard ? me dit-il de sa voix de stentor.
Je comprends qu’il a découvert (ou qu’une bonne âme lui a fait découvrir) ce que j’ai écrit sur lui il y a un certain temps, notamment comment j’avais peu apprécié la manière bruyante dont il m’avait interpellé un jour en cet endroit au sujet de Sylvain Tesson.
Il n’est pas content.
-Quand on a des choses à dire, on va les dire, on les écrit pas, tonitrue-t-il. La prochaine fois, ça se passera pas comme ça.
Après cette menace, il va me dénoncer à l’équipe du bar puis s’assoit avec son livre et je reprends le mien tandis qu’alentour on me regarde bizarrement.
Il est toujours là quand, vers deux heures, je vais payer mon café au fils de la maison.
-Je suis désolé d’avoir causé un peu de bruit dans votre bar, lui dis-je.
-Je me demandais ce qui se passait, me répond-il, ça va aller ?
*
De retour à la maison, j’entends soudain le bruit d’une discussion qui enfle.
-Je fais ce que je veux, crie une voisine.
-Non, vous n’avez pas le droit de faire ce que vous voulez, lui répond une voix masculine.
Surgit alors en courant un homme jeune présent chez cette voisine.
-Sale fils de pute, hurle-t-il à l’interlocuteur invisible,
Celui-ci préfère prendre la fuite dans la ruelle.
Plus tard, j’apprends que l’agressé est un voisin qui a des responsabilités dans la gestion de la copropriété. En plus des injures, l’énervé a lancé des œufs sur lui et sur son appartement.
Le soir venu, je découvre qu’un de ces œufs s’est écrasé sur mon mur et a coulé sur les vitres de la porte qui donne sur le jardin.