L’orage menace ce dimanche quand je termine sur le banc du jardin la lecture de Lettres de la Maison de la Mort de Julius et Ethel Rosenberg dans l’édition faite en mil neuf cent cinquante-trois par Gallimard au profit des deux jeunes enfants dont les parents viennent d’être exécutés par chaise électrique à la prison de Sing Sing. On ne sait pas aujourd’hui si Julius et Ethel Rosenberg étaient aussi innocents qu’ils le proclamaient mais l’essentiel dans cette correspondance n’est pas là. Elle raconte une histoire d’amour entre un homme et une femme et leur inquiétude à l’idée de laisser orphelins deux garçons de dix et cinq ans.
Je me rends alors compte que j’ai laissé passer le deux mai sans avoir une pensée pour mon frère Jacques en ce vingt-sixième anniversaire de sa mort. C’est la première fois que cela m’arrive. Puis-je mettre ça sur la perturbation temporelle engendrée par la catastrophe sanitaire ?
Au moins n’ai-je pas oublié l’anniversaire de celle qui travaille à Paris près de la Bastille et qui, le jour dit, m’a appelé pour me remercier depuis le Tégévé qui la ramenait de Lyon après une visite de chantier.
*
Tous les parfums mènent arôme. (Jacques Perdrial, Tous les chats qui sont blancs et qui ont les yeux bleus sont sourds, Editions de l’Ecchymose, Caen, mil neuf cent quatre-vingt-six)
Je me rends alors compte que j’ai laissé passer le deux mai sans avoir une pensée pour mon frère Jacques en ce vingt-sixième anniversaire de sa mort. C’est la première fois que cela m’arrive. Puis-je mettre ça sur la perturbation temporelle engendrée par la catastrophe sanitaire ?
Au moins n’ai-je pas oublié l’anniversaire de celle qui travaille à Paris près de la Bastille et qui, le jour dit, m’a appelé pour me remercier depuis le Tégévé qui la ramenait de Lyon après une visite de chantier.
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Tous les parfums mènent arôme. (Jacques Perdrial, Tous les chats qui sont blancs et qui ont les yeux bleus sont sourds, Editions de l’Ecchymose, Caen, mil neuf cent quatre-vingt-six)