Légèrement mal à l’épaule côté vaccin contre le Covid durant la nuit, mais une fois debout et en activité plus la moindre douleur et pas de pluie à Rouen ce mercredi matin tôt quand je rejoins la Gare. Il n’en est pas de même à Paris où une drache m’accueille à la sortie du métro Ledru-Rollin
Double conséquence, pas de passage au Marché d’Aligre ni chez Re-Read et donc un long café assis au Camélia où je poursuis la lecture du livre commencé dans le train, Autobiographie suivi de Conrad Detrez du poète belge William Cliff. Pas moyen de lire là Le Parisien, quelque indélicat l’a emporté. Où donc sont passés les habitués qui donnaient à cet endroit une ambiance de bistrot de quartier ? Et le vieux lecteur du Figaro atteint d’Alzheimer que sa fille pistait au téléphone ? Les enfants du couple de tenanciers, fille et garçon d’âge à étudier, ne sont pas là et les parents ne parlent qu’un français succinct. Cela explique peut-être la disparition de la clientèle d’avant. On n’entre ici que pour les cigarettes, les jeux à perdre et un café à emporter. Le temps est long pour attendre onze heures, le lever de rideau du Book-Off de Ledru-Rollin. D’autant que mes nouveaux yeux, inadaptés à la lecture, fatiguent vite. Une vieille maniaque nettoie et renettoie sa table avec des lingettes. Le patron laisse le service à la patronne. Au fond du bar, il mange une soupe avec les bruits dégoûtants que font les Chinois dans cette circonstance.
Il ne pleut plus à l’heure de l’ouverture de Book-Off. J’en ressors avec trois livres à un euro : J’ai toujours su, les lettres à sa mère de Barbara Chase-Riboud (Seuil), Le Monde horizontal de Bruno Remaury (Editions Corti) et Stabat mater de Franck Guyon (Editions Marguerite Waknine).
A midi je déjeune une nouvelle fois chez Au Diable des Lombards, d’un gravelax de saumon suivi d’un faux filet pommes sautées sauce roquefort, puis je rejoins le Book-Off de Saint-Martin où sur Fip une jeune femme chante qu’il faut sortir du décor par la métaphore. Je trouve peu pour moi à un euro, Ordesa de Manuel Vilas (Edition du Sous-Sol) et un guide Paris banlieue des Editions Leconte qui remplacera avantageusement celui qui je possède et qui part en lambeaux.
La pluie est de retour, minimale. A la sortie de métro Quatre Septembre, le Bistrot d’Edmond a retrouvé sa clientèle. J’y prends un café au comptoir. « Il était bon, le café ? » me demande celui qui me l’a servi. Je lui dis oui, bien qu’il ne soit pas à mon goût. Ce que j’aime encore moins, c’est qu’il enlève ma tasse vide, ne me laissant que le verre d’eau. C’est toujours une façon de signifier vous en prenez un autre ou vous partez. Je pars. A l’autre bout de la rue est le troisième Book-Off dont je ressors sans avoir acheté le moindre livre.
A la Gare Saint-Lazare, où je lis William Cliff en attendant mon train de retour, passe l’habituel messager : « Le Seigneur vous aime et vous dit à bientôt. »
*
C’est bientôt la fin du carnet de dix tickets qui permet de voyager en bus et métro à un euro soixante-treize.
A partir du premier janvier, ce sera le ticket unique à deux euros cinquante valable pour les trajets en métro, train et Rerere, quel que soit le secteur géographique, et le billet unique à deux euros pour les trajets en bus et tramouais (deux euros cinquante si l'achat se fait auprès du chauffeur de bus).
C’est une affaire pour qui voyage entre Paris et la banlieue, pas pour qui comme moi reste dans la capitale.
*
je fus huit jours éducateur dans un sanatorium
près de la mer et là je frappais un enfant et comme
c’était interdit je fus mis tout droit sur le trottoir
(William Cliff, Autobiographie)
Double conséquence, pas de passage au Marché d’Aligre ni chez Re-Read et donc un long café assis au Camélia où je poursuis la lecture du livre commencé dans le train, Autobiographie suivi de Conrad Detrez du poète belge William Cliff. Pas moyen de lire là Le Parisien, quelque indélicat l’a emporté. Où donc sont passés les habitués qui donnaient à cet endroit une ambiance de bistrot de quartier ? Et le vieux lecteur du Figaro atteint d’Alzheimer que sa fille pistait au téléphone ? Les enfants du couple de tenanciers, fille et garçon d’âge à étudier, ne sont pas là et les parents ne parlent qu’un français succinct. Cela explique peut-être la disparition de la clientèle d’avant. On n’entre ici que pour les cigarettes, les jeux à perdre et un café à emporter. Le temps est long pour attendre onze heures, le lever de rideau du Book-Off de Ledru-Rollin. D’autant que mes nouveaux yeux, inadaptés à la lecture, fatiguent vite. Une vieille maniaque nettoie et renettoie sa table avec des lingettes. Le patron laisse le service à la patronne. Au fond du bar, il mange une soupe avec les bruits dégoûtants que font les Chinois dans cette circonstance.
Il ne pleut plus à l’heure de l’ouverture de Book-Off. J’en ressors avec trois livres à un euro : J’ai toujours su, les lettres à sa mère de Barbara Chase-Riboud (Seuil), Le Monde horizontal de Bruno Remaury (Editions Corti) et Stabat mater de Franck Guyon (Editions Marguerite Waknine).
A midi je déjeune une nouvelle fois chez Au Diable des Lombards, d’un gravelax de saumon suivi d’un faux filet pommes sautées sauce roquefort, puis je rejoins le Book-Off de Saint-Martin où sur Fip une jeune femme chante qu’il faut sortir du décor par la métaphore. Je trouve peu pour moi à un euro, Ordesa de Manuel Vilas (Edition du Sous-Sol) et un guide Paris banlieue des Editions Leconte qui remplacera avantageusement celui qui je possède et qui part en lambeaux.
La pluie est de retour, minimale. A la sortie de métro Quatre Septembre, le Bistrot d’Edmond a retrouvé sa clientèle. J’y prends un café au comptoir. « Il était bon, le café ? » me demande celui qui me l’a servi. Je lui dis oui, bien qu’il ne soit pas à mon goût. Ce que j’aime encore moins, c’est qu’il enlève ma tasse vide, ne me laissant que le verre d’eau. C’est toujours une façon de signifier vous en prenez un autre ou vous partez. Je pars. A l’autre bout de la rue est le troisième Book-Off dont je ressors sans avoir acheté le moindre livre.
A la Gare Saint-Lazare, où je lis William Cliff en attendant mon train de retour, passe l’habituel messager : « Le Seigneur vous aime et vous dit à bientôt. »
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C’est bientôt la fin du carnet de dix tickets qui permet de voyager en bus et métro à un euro soixante-treize.
A partir du premier janvier, ce sera le ticket unique à deux euros cinquante valable pour les trajets en métro, train et Rerere, quel que soit le secteur géographique, et le billet unique à deux euros pour les trajets en bus et tramouais (deux euros cinquante si l'achat se fait auprès du chauffeur de bus).
C’est une affaire pour qui voyage entre Paris et la banlieue, pas pour qui comme moi reste dans la capitale.
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je fus huit jours éducateur dans un sanatorium
près de la mer et là je frappais un enfant et comme
c’était interdit je fus mis tout droit sur le trottoir
(William Cliff, Autobiographie)