Un mercredi à Paris agrémenté d’un café avec Lisa

28 septembre 2017


Ce mercredi matin, le train Rouen Paris a fait son chemin sans incident dans le semi brouillard. Seule la moitié inférieure des cheminées de la centrale électrique de Porcheville est visible. J’entre à dix heures moins dix au Café du Faubourg. Sur l’écran mural, la télévision d’information continue titre sur « L’invasion des punaises de lit ». Dans Le Parisien, je ne lis que les faits divers.
J’entre chez Book-Off sitôt le rideau levé et y trouve des livres à un euro qui me plaisent, parmi lesquels Tristesse de la terre (Une histoire de Buffalo Bill Cody) d’Eric Vuillard (Actes Sud) que je retiens pour un envoi de l’auteur « Pour Michel Reilhac, Tristesse de la terre, où il neige à la fin quand le rideau tombe. Avec toute ma reconnaissance et mon amitié. », Un bateau autour du cou de Jean-Claude Silberman (Pierre Bordas et fils) pour Je n’ai jamais bien compris le succès de ce film de télévision produit par la N.A.S.A. où l’on voyait deux scaphandriers ramasser des cailloux dans un terrain vague., Le Découragement de Joanne Anton pour On observe que sans être fou, on en a l’air. et Je t’aime de Dran (Edition Populaire) pour ses dessins noirs.
A midi, je déjeune au Paris, boulevard Richard-Lenoir, une honnête brasserie : filet de hareng pommes à l’huile, bourguignon pommes vapeur, tiramisu et un quart de côtes-du-rhône. Cela fait vingt et un euros. Je lis ensuite La Cérémonie des adieux de Simone de Beauvoir assis sur un muret du port de l’Arsenal. Sartre avait exactement mon âge quand sa santé a commencé à se dégrader, Simone raconte ça avec une précision d’entomologiste (comme on dit).
Au milieu de l’après-midi je suis dans l’autre Book-Off et au détour d’une allée y aperçois Lisa qui m’aperçoit. Venant elle d’Amiens et moi de Rouen, nous nous sommes déjà côtoyés ici. La première fois, elle n’était pas sûre que ce soit moi. La deuxième fois, je n’étais pas sûr que ce soit elle. Cette troisième fois, nous ne nous manquons pas.
Après avoir fait chacun quelques emplettes, nous nous installons à la terrasse du Bistrot d’Edmond où le serveur lui fait des compliments sur sa tenue vestimentaire, Tout en buvant un café, nous parlons du livre d’elle qui paraîtra chez Lattès en janvier (raison de sa présence dans la capitale ce jour) et d’autres sujets sur lesquels je reste discret.
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Parmi les livres à un euro achetés au second Book-Off : A la recherche du voile noir de Rick Moody (Editions de l’Olivier), Au fond de Philippe Artières (Seuil), Bec & Ongles de Claude Bugeon (L’Amourier) et Mains de Viviane Forrester (Librairie Séguier). En page de garde de ce dernier: « Bonne année ! Chère Monique, très affectueusement, Viviane ».
Viviane Forrester est morte en deux mille treize. Elle ne m’enverra donc pas de mail pour me dire qui est Monique.
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Michel Reilhac travaille dans le cinéma. Il est l’auteur de Polissons et Galipettes, un film français sorti en deux mille deux. Il s’agit d’un montage de douze courts métrages pornographiques anonymes datant du début du vingtième siècle.
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A la sortie du port de l’Arsenal une fille jongleuse de cerceaux pleine d’assurance montre ce qu’elle sait faire sur le passage piétonnier quand le feu est rouge pour les voitures, puis avec son chapeau elle fait la quête avec un certain succès.