Aurais-je eu la possibilité de voter en Ile-de-France, ce dimanche de premier tour des Régionales, que j’aurais sorti ma carte d’électeur et mis dans l’urne le bulletin de la Fédération Libertaire Unitaire Ouverte (Fluo) où l’on trouve des ancien(ne)s d’Europe Ecologie (dont celui à l’origine de ce regroupement et qui est un peu suspect car il n’a pris cette initiative qu’après avoir été mis hors d’état d’être réélu par son Parti), et des adhérent(e)s du Parti Pirate, de Cannabis Sans Frontières, du Syndicat du Travail Sexuel ainsi que beaucoup d’électrons libres, mais ici en Normandie n’ayant le choix qu’entre des listes de Partis pas fréquentables ou peu attrayants, je m’abstiens de me rendre au lycée Camille Saint-Saëns.
Buvant un café au Bovary, lieu fréquenté par la bonne bourgeoisie rouennaise, et y lisant Hammerstein ou l’intransigeance (Une histoire allemande) de Hans Magnus Enzensberger (Gallimard), je constate que chez les possédant(e)s, on est tout aussi dépité :
-Les Socialistes, non. Le Front National, n’en parlons pas. Hervé Morin ? C’est un faisan, il s’inscrit partout et il ne fout rien.
Le soir venu, ne pouvant regarder les résultats à la télévision (l’antenne de la copropriété est en panne depuis deux semaines, la faute à la ouifi de plus en plus forte, paraît-il), c’est à radio que j’apprends la montée pire que prévue du F-Haine.
*
« « La peur n’est pas une vision du monde » C’est par ces mots qu’en 1933, Kurt von Hammerstein, chef d’état-major général de la Reichswehr, résolut de tourner le dos à l’Allemagne nouvelle, et à Hitler devenu chancelier. Issu d’une très ancienne lignée d’aristocrates prussiens, Hammerstein méprisa profondément l’hystérie funeste où s’engageait son pays. On voulut ignorer son avertissement, et c’est en vain que le général, de complots en dissidences, tenta de freiner le désastre. » (quatrième de couverture de Hammerstein ou l’intransigeance (Une histoire allemande).)
Buvant un café au Bovary, lieu fréquenté par la bonne bourgeoisie rouennaise, et y lisant Hammerstein ou l’intransigeance (Une histoire allemande) de Hans Magnus Enzensberger (Gallimard), je constate que chez les possédant(e)s, on est tout aussi dépité :
-Les Socialistes, non. Le Front National, n’en parlons pas. Hervé Morin ? C’est un faisan, il s’inscrit partout et il ne fout rien.
Le soir venu, ne pouvant regarder les résultats à la télévision (l’antenne de la copropriété est en panne depuis deux semaines, la faute à la ouifi de plus en plus forte, paraît-il), c’est à radio que j’apprends la montée pire que prévue du F-Haine.
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« « La peur n’est pas une vision du monde » C’est par ces mots qu’en 1933, Kurt von Hammerstein, chef d’état-major général de la Reichswehr, résolut de tourner le dos à l’Allemagne nouvelle, et à Hitler devenu chancelier. Issu d’une très ancienne lignée d’aristocrates prussiens, Hammerstein méprisa profondément l’hystérie funeste où s’engageait son pays. On voulut ignorer son avertissement, et c’est en vain que le général, de complots en dissidences, tenta de freiner le désastre. » (quatrième de couverture de Hammerstein ou l’intransigeance (Une histoire allemande).)