Un dimanche quatorze juillet

15 juillet 2019


La Fêt. Nat. qui tombe un dimanche, l’assurance d’une longue journée ennuyeuse dans cette petite ville de province qu’est Rouen. Je la commence en traversant la Seine par le pont Boieldieu sur lequel je découvre un nouveau mobilier urbain aussi laid qu’inutile. Place des Emmurées a lieu le petit vide grenier qui m’amène là. J’ai vite fait le tour de ce déballage déprimant.
Il manque des vendeurs au marché du Clos Saint-Marc, mais tant que la marchande de fromages à qui j’achète un neufchâtel est là, ça va.
A partir de midi je suis au Son du Cor, occupé à lire, quand s’installe près de moi une habituée encombrante qui fait fuir ses deux voisines de droite sur la table desquelles elle empiète. C’est le genre de personne qui cherche à discuter avec tout le monde, un modèle que je ne peux supporter. Elle farfouille dans son sac bordélique, en sort un Sudoku, puis le repose sur la chaise où est déjà le mien. Excédé par cette promiscuité, je l’enlève en pestant, sans qu’elle juge bon de s’excuser. Je me promets de déménager illico la prochaine fois que cette femme s’installera à côté de moi.
Vers quatorze heures, sachant qu’au Sacre on doit avoir fini d’installer la terrasse, je change de bar. C’est bien plus calme ici, où je ne suis pas le seul à espérer que ce soir l’Algérie perdra son match de foute.
Je dors si bien qu’au réveil je pense qu’il en est ainsi, mais non, il y a encore eu hystérie collective dans les rues de la ville, apprends-je au matin de ce lundi heureusement ordinaire.