« En raison de l’indisponibilité d’une partie de notre matériel roulant toujours en réparation dans nos centres de maintenance, nous sommes contraints d’assurer un service commercial réduit », mon train de sept heures cinquante-neuf pour Paris est donc encore supprimé ce mercredi. Je trouve place dans le précédent, partant à sept heures vingt-huit, la bétaillère, qui cette semaine n’est pas transformée en omnibus. Voilà qui me permettra de rejoindre Book-Off tranquillement en bus puis d’avoir le temps de choisir le restaurant où inviter celle avec qui j’ai rendez-vous à midi et demi au pied de la statue de Beaumarchais.
Las, notre train s’arrête brusquement dans la cambrousse avant Mantes-la-Jolie. Le chef de bord nous enjoint de ne pas ouvrir les portes sans en dire davantage. Le temps passe. A un moment, plus de lumière et plus de chauffage. Et pas davantage d’explication. Chacun soupire.
Enfin le chef de bord reprend la parole. Nous ne pouvons pas repartir, le conducteur fait son possible pour réparer. Chacun maugrée dans son coin. La lumière et le chauffage reviennent.
Vingt minutes plus tard, on nous annonce que « notre conducteur vient de demander du secours » puis arrive le message qui déchaîne un concert de « Putain !». Il nous apprend que le conducteur a demandé une machine de secours et qu’en moyenne ce genre d’opération dure deux heures et demie.
Je vois déjà mon rendez-vous de midi et demi annulé. Ma jeune voisine est accablée au téléphone. Il fallait qu’elle soit au tribunal ce matin et « c’est cramé ». Qu’a bien pu faire cette jolie fille ? A peine ai-je le temps de me poser la question que je comprends qu’elle est avocate.
Tout à coup, l’espoir renaît. Le chef de bord déclare que le conducteur est en train de réussir à réparer. S’il peut débloquer le signal d’alarme de la quatrième voiture, on repartira dans un quart d’heure.
C’est effectivement ce qui se passe. Nous constatons alors que la panne s’est produite juste avant l’entrée d’un tunnel.
Il nous faut encore subir plusieurs courts arrêts pour « régulation du trafic ». Le chef de bord passe s’enquérir des soucis de correspondance. Il fait réserver des places dans les Tégévés suivants pour ceux qui ont raté le leur et affréter des taxis aux frais de la Senecefe pour ceux qui rejoignent les aéroports.
Nous sommes à Saint-Lazare à dix heures. « Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée. »
Avec ma voisine nous nous souhaitons une « bonne journée quand même ». Sur le quai, des employés distribuent des formulaires de dédommagement. Inutile que j’en prenne un, mon billet était pour un autre train. Je refuse de même la boîte orange marquée « Assistance » distribuée par d’autres. Elle doit contenir des viennoiseries industrielles.
*
Les répugnantes toilettes de la bétaillère dans lesquelles aucune chasse d’eau ne fonctionne depuis des mois, encore un « service commercial réduit ».
Las, notre train s’arrête brusquement dans la cambrousse avant Mantes-la-Jolie. Le chef de bord nous enjoint de ne pas ouvrir les portes sans en dire davantage. Le temps passe. A un moment, plus de lumière et plus de chauffage. Et pas davantage d’explication. Chacun soupire.
Enfin le chef de bord reprend la parole. Nous ne pouvons pas repartir, le conducteur fait son possible pour réparer. Chacun maugrée dans son coin. La lumière et le chauffage reviennent.
Vingt minutes plus tard, on nous annonce que « notre conducteur vient de demander du secours » puis arrive le message qui déchaîne un concert de « Putain !». Il nous apprend que le conducteur a demandé une machine de secours et qu’en moyenne ce genre d’opération dure deux heures et demie.
Je vois déjà mon rendez-vous de midi et demi annulé. Ma jeune voisine est accablée au téléphone. Il fallait qu’elle soit au tribunal ce matin et « c’est cramé ». Qu’a bien pu faire cette jolie fille ? A peine ai-je le temps de me poser la question que je comprends qu’elle est avocate.
Tout à coup, l’espoir renaît. Le chef de bord déclare que le conducteur est en train de réussir à réparer. S’il peut débloquer le signal d’alarme de la quatrième voiture, on repartira dans un quart d’heure.
C’est effectivement ce qui se passe. Nous constatons alors que la panne s’est produite juste avant l’entrée d’un tunnel.
Il nous faut encore subir plusieurs courts arrêts pour « régulation du trafic ». Le chef de bord passe s’enquérir des soucis de correspondance. Il fait réserver des places dans les Tégévés suivants pour ceux qui ont raté le leur et affréter des taxis aux frais de la Senecefe pour ceux qui rejoignent les aéroports.
Nous sommes à Saint-Lazare à dix heures. « Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée. »
Avec ma voisine nous nous souhaitons une « bonne journée quand même ». Sur le quai, des employés distribuent des formulaires de dédommagement. Inutile que j’en prenne un, mon billet était pour un autre train. Je refuse de même la boîte orange marquée « Assistance » distribuée par d’autres. Elle doit contenir des viennoiseries industrielles.
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Les répugnantes toilettes de la bétaillère dans lesquelles aucune chasse d’eau ne fonctionne depuis des mois, encore un « service commercial réduit ».