Je me doute que le retour à Rouen va être compliqué ce mercredi. Les deux trains précédant le dix-sept heures quarante-huit, pour lequel j’ai un billet, sont supprimés en raison du « service commercial réduit ».en vigueur depuis deux semaines. Trouver une place assise va être un exploit.
Avec d’autres, je me place au milieu du quai Vingt-Trois où devrait arriver le train convoité. Catastrophe, il est soudain annoncé avec un retard de cinquante minutes. Le suivant est à dix-huit heures trente et c’est un omnibus. Pour désengorger la salle des pas perdus, la Senecefe l’affiche dès dix-huit heures. Je passe par le couloir souterrain pour rejoindre le quai Dix-Huit où il stationne. Quand j’arrive toutes les places assises sont déjà occupées. Pas étonnant, il faut faire entrer dans ce train l’équivalent de plusieurs et, en plus, c’en est un à sièges colorés qui possède moins de sièges que les anciens de type bétaillère en raison des toilettes aux normes handicapés et de la possibilité donnée aux bicyclistes d’y ériger leur engin à la verticale.
Ici nul pédaleur, surtout des travailleurs tentant de rentrer à la maison. Je réussis à m’asseoir en haut des marches menant à l’étage. Certains font de même dans les couloirs mais se font sermonner par d’autres qui sont sur le quai et ne peuvent monter. Ils cèdent et la voiture se transforme en boîte de sardines. Il faut attendre une demi-heure dans ces conditions avant que le train parte. A l’heure.
Il ne tarde pas à se mettre en retard, s’arrêtant pour une raison inconnue et une durée de cinq minutes à Mantes-Station.
Sur la plate-forme, celles et ceux collés serrés font connaissance et tentent de se consoler par l’humour :
-J’ai compris, dit une femme, la ligne Paris Rouen, c’est le prolongement de la ligne Treize du métro.
Le meilleur moment est quand un homme se fraie à grand mal un passage dans l’agglomérat. Il veut aller aux toilettes, explique-t-il.
-Il y a déjà au moins trois personnes dans les toilettes, lui dit-on.
-Ben oui, dit une autre, c’est un train pour lequel il fait prévoir des couches.
En gare de Vernon, je réussis à trouver une place assise à l’étage, mais d’autres continuent à voyager debout. Pendant tout le trajet, le chef de bord fait le mort. La seule voix humaine est celle enregistrée qui annonce les arrêts. Au lieu d’être à la maison à dix-neuf heures quinze, j’y arrive à vingt heures trente.
*
Hervé Morin, Duc de Normandie, Centriste de Droite, trouve la situation inacceptable, mais, promet-il, tout ira bien en deux mille vingt quand la région normande gérera la ligne.
Quand on voit que sont toujours ouverts les portiques antifraude qu’il a fait installer avec l’argent public, portiques qui sont de plus un danger évident quand c’est le bazar à Saint-Lazare et que des foules courent en tous sens, c’est-à-dire le plus souvent, on attend la suite avec impatience.
*
Ce Morin s’est fait allumer l’autre semaine par France Info :
« Au mois de décembre, ces portiques ultra-modernes ont été inaugurés par un président de région Normandie tout sourire. Hervé Morin a déclaré la guerre aux fraudeurs et cette machine doit être une arme imparable » « Le Conseil régional a investi plus de deux millions d'euros afin d'équiper la gare Saint-Lazare » « Mais depuis qu'ils sont entrés en service, ils restent le plus souvent ouverts. Apparemment personne n'a encore osé mettre la machine en route en fin d'après-midi, quand des milliers de voyageurs affluent en courant vers les quais dans l'espoir de ne pas rater leur train. Aux heures de pointe, la cohue est telle que l'engorgement du hall serait inévitable. »
*
Morin ou comment jeter plus de deux millions d'euros d’argent public à la poubelle sans avoir à en rendre compte devant un tribunal (il devrait être condamné à rembourser sur sa fortune personnelle).
Avec d’autres, je me place au milieu du quai Vingt-Trois où devrait arriver le train convoité. Catastrophe, il est soudain annoncé avec un retard de cinquante minutes. Le suivant est à dix-huit heures trente et c’est un omnibus. Pour désengorger la salle des pas perdus, la Senecefe l’affiche dès dix-huit heures. Je passe par le couloir souterrain pour rejoindre le quai Dix-Huit où il stationne. Quand j’arrive toutes les places assises sont déjà occupées. Pas étonnant, il faut faire entrer dans ce train l’équivalent de plusieurs et, en plus, c’en est un à sièges colorés qui possède moins de sièges que les anciens de type bétaillère en raison des toilettes aux normes handicapés et de la possibilité donnée aux bicyclistes d’y ériger leur engin à la verticale.
Ici nul pédaleur, surtout des travailleurs tentant de rentrer à la maison. Je réussis à m’asseoir en haut des marches menant à l’étage. Certains font de même dans les couloirs mais se font sermonner par d’autres qui sont sur le quai et ne peuvent monter. Ils cèdent et la voiture se transforme en boîte de sardines. Il faut attendre une demi-heure dans ces conditions avant que le train parte. A l’heure.
Il ne tarde pas à se mettre en retard, s’arrêtant pour une raison inconnue et une durée de cinq minutes à Mantes-Station.
Sur la plate-forme, celles et ceux collés serrés font connaissance et tentent de se consoler par l’humour :
-J’ai compris, dit une femme, la ligne Paris Rouen, c’est le prolongement de la ligne Treize du métro.
Le meilleur moment est quand un homme se fraie à grand mal un passage dans l’agglomérat. Il veut aller aux toilettes, explique-t-il.
-Il y a déjà au moins trois personnes dans les toilettes, lui dit-on.
-Ben oui, dit une autre, c’est un train pour lequel il fait prévoir des couches.
En gare de Vernon, je réussis à trouver une place assise à l’étage, mais d’autres continuent à voyager debout. Pendant tout le trajet, le chef de bord fait le mort. La seule voix humaine est celle enregistrée qui annonce les arrêts. Au lieu d’être à la maison à dix-neuf heures quinze, j’y arrive à vingt heures trente.
*
Hervé Morin, Duc de Normandie, Centriste de Droite, trouve la situation inacceptable, mais, promet-il, tout ira bien en deux mille vingt quand la région normande gérera la ligne.
Quand on voit que sont toujours ouverts les portiques antifraude qu’il a fait installer avec l’argent public, portiques qui sont de plus un danger évident quand c’est le bazar à Saint-Lazare et que des foules courent en tous sens, c’est-à-dire le plus souvent, on attend la suite avec impatience.
*
Ce Morin s’est fait allumer l’autre semaine par France Info :
« Au mois de décembre, ces portiques ultra-modernes ont été inaugurés par un président de région Normandie tout sourire. Hervé Morin a déclaré la guerre aux fraudeurs et cette machine doit être une arme imparable » « Le Conseil régional a investi plus de deux millions d'euros afin d'équiper la gare Saint-Lazare » « Mais depuis qu'ils sont entrés en service, ils restent le plus souvent ouverts. Apparemment personne n'a encore osé mettre la machine en route en fin d'après-midi, quand des milliers de voyageurs affluent en courant vers les quais dans l'espoir de ne pas rater leur train. Aux heures de pointe, la cohue est telle que l'engorgement du hall serait inévitable. »
*
Morin ou comment jeter plus de deux millions d'euros d’argent public à la poubelle sans avoir à en rendre compte devant un tribunal (il devrait être condamné à rembourser sur sa fortune personnelle).