Solstice par la Compagnie Blanca Li à l’Opéra de Rouen

26 février 2018


Jeudi soir, dans le froid sec, une jeune fille, sans doute étudiante, me tend « le supplément Sortir du Paris Normandie » sur le parvis de l’Opéra de Rouen. Je le refuse. « C’est gratuit », me dit-elle croyant me convaincre. Que ferais-je de ce papier journal ?
J’ai une bonne place dans la corbeille dont la porte centrale est condamnée par un imposant dispositif technique. Celui-ci est nécessaire à la chorégraphie Solstice de Blanca Li que va interpréter sa compagnie.
A ma droite s’installent une jeune femme et sa neuf/dix ans dont les cheveux blonds ondulés descendent jusqu’au creux des genoux. Mère et fille ont la langue bien pendue. Leur proximité dénonce une absence d’homme à la maison. La lecture du livret programme m’apprend que Bianca Li, née à Grenade, ancienne gymnaste, élève de Martha Graham à New York, est aujourd’hui établie à Paris.
A l’ouverture de Solstice, je crains l’abus de la vidéo et des effets spéciaux mais suis vite rassuré. Les treize danseuses et danseurs et le musicien occupent le plateau sans temps mort, surmontés par une immense structure en tissu mobile qui devient vent, mer, terre. Il est question de la nature et des soucis climatiques. Quelques traits d’humour sont de mise. Cette chorégraphie me sied tout à fait et comme j’aime particulièrement la kora, je suis ravi de l’entendre ce soir.
C’est d’ailleurs le musicien qui, à l’issue, reçoit le plus fort volume d’applaudissements. « Oh comme il est musclé », s’émeut ma voisine à la vue du torse nu bien éclairé par les projecteurs.
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Dire le supplément Sortir « du » Paris Normandie, c’est dire « le » Paris Normandie. Beaucoup disent « le journal ». Il n’y en a qu’un.
Et contrairement à ce que laisse croire son titre, ce quotidien ne parle que de la Normandie, précisément de sa moitié haute.
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Le Nouvel Ordre Moral stigmatise les hommes qui fantasment sur le physique d’une artiste mais ne dit rien lorsqu’une femme mettant au second plan le talent d’un musicien s’excite à la vue du beau mâle.