Rouen quinzième

25 février 2019


« Après plusieurs week-ends de fermeture, votre agence de Rouen Jeanne d'Arc sera ouverte samedi 23 février. Pour information, l'extérieur de l'agence sera protégé par des panneaux de bois. », m’a écrit dans la semaine mon Crédit Agricole qui reprend un peu courage face aux Gilets Jaunes.
Je croise ceux-ci vers midi et demi qui descendent la rue des Carmes en ordre dispersé alors que je rejoins Le Sacre dont la terrasse est toujours au soleil. Mon café bu, j’y lis le Journal de guerre de Georges Sadoul près de deux tablées de jeunes Italien(ne)s.
Vers quatorze heures, je retrouve les Jaunes en rangs serrés sur la voie du bus Teor rue du Général-Leclerc. Ils poussent des Ahou Ahou Ahou, crient qu’ils sont Gilets Jaunes dès fois qu’avec ce temps printanier on les confonde avec des jonquilles ambulantes, font claquer des gros pétards, sont accompagnés de motards qui font vrombir ce qu’ils ont entre les cuisses.
« Ça les occupe », déclare le seul qui s’exprime sur leur passage. Cette récurrence hebdomadaire est désormais vécue par le plus grand nombre comme un évènement désagréable auquel on ne peut se soustraire mais qui ne vous empêche plus de vivre. Le fatalisme a remplacé l’inquiétude.
Pour ma part, ce mouvement jaune rouge brun me fait de plus en plus penser à une secte dont les adeptes vêtus de chasubles (parmi lesquels des apôtres, des convertis, des plus ou moins excommuniés) pratiquent chaque samedi rites et pèlerinages, dénonçant le diable « Macron démission » et espérant le messie Ric.
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Bien dans l’esprit des Gilets Jaunes, ce Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Education Nationale, qui décrète la présence obligatoire du drapeau tricolore et des paroles de La Marseillaise dans chaque salle de classe.