Quatre vide greniers : Mont-Saint-Aignan, Villequier, Amfreville-la-Mivoie, Rouen (Hôtel de Ville)

7 septembre 2015


Mont-Saint-Aignan (sur un parquigne universitaire), Villequier (sur l’herbe mouillée au bord de la Seine brumeuse), Amfreville-la-Mivoie (sur la route longeant la Seine), Rouen (dans le jardin de l’Hôtel de Ville), ce sont les quatre vide greniers du ouiquennede où j’arrive avec quelque espoir et dont je repars déçu, ayant dans mon sac seulement quelques livres que je revendrai pour payer mon essence.
Partout, une prolifération de layettes, de chaussures, de vêtements et de jouets qui montre à quel point certain(ne)s travaillent à la reproduction de l’espèce. « Mon fils a commencé à dix-huit ans » claironne une vendeuse de Villequier fière d’annoncer le nombre de ses petits-enfants. Une autre femme à Mont-Saint-Aignan à propos d’une enfant de la famille : « Elle a le haut de sa mère et le bas de sa grand-mère, je parle du visage, hein ! ».
Dans le jardin de l’Hôtel de Ville rouennais, l’un des stands est celui de l’antenne normande de l’association France Dépression. « Il y a du soleil alors ça va » déclare l’un de ceux qui le tiennent. Pas pour tout le monde, un peu plus loin je croise sur branlotine plaintive : « Je voulais venir ici et maintenant que j’y suis, je me fous d’y être », peut-être une future adhérente.
S’agissant de ma santé personnelle, je reste dans l’expectative : point de téléphonage de mon médecin pour me convoquer à son cabinet suite à sa lecture du résultat de ma prise de sang, soit le dépassement de norme n’est pas inquiétant vu mon âge avancé, soit ce docteur est négligent.
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Trouvée dans un des livres rapportés une laide carte postale de Palma de Majorque dont je sauve le texte écrit de la main de Marylène :
« Gros baisers et tendres chatteries. Je suis à court d’inspiration, mais pas d’idées, hélas difficilement transmissibles. Nous sommes bien, hôtel agréable, beau temps, mais mistral ou tramontane. Je n’avais pas besoin de cela. Mon grain de folie n’y résistera pas. »
Celui à qui elle fut adressée, avenue Emile Zola à Paris, porte mon prénom et a pour patronyme celui de mon père.
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Rangé dans ma bibliothèque le livre de Valérie Mréjen orné de la dédicace de son auteure datée du douze avril deux mille douze :
« pour Béatrice, Forêt noire ou quelques cailloux semés ici et là… bises, Valérie »