J’ai beau arriver à sept heures moins dix devant le laboratoire d’analyses médicales de la place Saint-Marc, ce mardi, un homme, aussi vieux que moi, m’a précédé. C’est un bavard. Il me parle des quatre qui dorment par terre sous une halle de la place puis disserte sur la misère. Je réponds peu. Il se tait.
A sept heures précises, la porte s’ouvre. Les vitres qui protégeaient du Covid le secrétariat ont été ôtées. Quand celui qui me précède en a fini, je présente mon ordonnance à la secrétaire. Novembre est le mois de ma vérification annuelle au moyen d’une prise de sang. Elle me demande ma carte vitale puis, ce qu’elle ne faisait jamais, ma carte d’identité.
J’ai peu à attendre car deux infirmières sont présentes. Celle qui s’occupe de moi n’a aucune difficulté à trouver ma veine. Elle me pique sans que je ressente la moindre douleur. Je regarde ailleurs tandis qu’elle remplit plusieurs flacons de mon sang. Quand c’est terminé, elle m’informe que les résultats seront disponibles demain après-midi.
-Ah bon, on ne les a plus le jour même ?
Elle me dit qu’une des analyses nécessite davantage de temps. Sans doute le médecin ne la demandait-il pas les années passées. Je lui demande à quoi ça correspond. « C’est pour le diabète », me répond-elle. Voilà qui n’est pas pour me rassurer.
*
Qu’entends-je en laissant traîner mes oreilles au Socrate ? Joe Dassin a habité à Rouen chez sa copine rue du Général-Leclerc.
La réalité est un peu différente. Christine Delvaux, étudiante et fille du marchand d’appareils photo de la rue du Général-Leclerc, avait rencontré le défunt chanteur dans une discothèque de Courchevel. Joe Dassin était marié. Ils se voyaient secrètement (chez les parents d’icelle ?). Une fois divorcé, il l’épousa à Cotignac (Var).
Plus de marchand d’appareils photo rue du Général-Leclerc. Plus de marchand d’appareils photo du tout à Rouen.
*
Au même endroit, une qui parle de son copain : « Il est béni-oui-oui, un peu con con, il anticipe pas grand-chose. »
*
Les explosions du feu d’artifice offert par les forains à la population rouennaise et d’alentour dans la nuit de samedi à dimanche, c’est tout ce que j’aurai connu de la Saint-Romain deux mille vingt-trois.
*
Rue de la Croix de Fer, contre un mur, un sac poubelle de plastique noir doté d’une affichette indiquant son contenu : « Couverture pour SDF ».
*
Rue Ganterie, une jeune femme, à propos de sa chienne qui porte une écharpe : « Elle n’arrête pas de me faire des otites ».
A sept heures précises, la porte s’ouvre. Les vitres qui protégeaient du Covid le secrétariat ont été ôtées. Quand celui qui me précède en a fini, je présente mon ordonnance à la secrétaire. Novembre est le mois de ma vérification annuelle au moyen d’une prise de sang. Elle me demande ma carte vitale puis, ce qu’elle ne faisait jamais, ma carte d’identité.
J’ai peu à attendre car deux infirmières sont présentes. Celle qui s’occupe de moi n’a aucune difficulté à trouver ma veine. Elle me pique sans que je ressente la moindre douleur. Je regarde ailleurs tandis qu’elle remplit plusieurs flacons de mon sang. Quand c’est terminé, elle m’informe que les résultats seront disponibles demain après-midi.
-Ah bon, on ne les a plus le jour même ?
Elle me dit qu’une des analyses nécessite davantage de temps. Sans doute le médecin ne la demandait-il pas les années passées. Je lui demande à quoi ça correspond. « C’est pour le diabète », me répond-elle. Voilà qui n’est pas pour me rassurer.
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Qu’entends-je en laissant traîner mes oreilles au Socrate ? Joe Dassin a habité à Rouen chez sa copine rue du Général-Leclerc.
La réalité est un peu différente. Christine Delvaux, étudiante et fille du marchand d’appareils photo de la rue du Général-Leclerc, avait rencontré le défunt chanteur dans une discothèque de Courchevel. Joe Dassin était marié. Ils se voyaient secrètement (chez les parents d’icelle ?). Une fois divorcé, il l’épousa à Cotignac (Var).
Plus de marchand d’appareils photo rue du Général-Leclerc. Plus de marchand d’appareils photo du tout à Rouen.
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Au même endroit, une qui parle de son copain : « Il est béni-oui-oui, un peu con con, il anticipe pas grand-chose. »
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Les explosions du feu d’artifice offert par les forains à la population rouennaise et d’alentour dans la nuit de samedi à dimanche, c’est tout ce que j’aurai connu de la Saint-Romain deux mille vingt-trois.
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Rue de la Croix de Fer, contre un mur, un sac poubelle de plastique noir doté d’une affichette indiquant son contenu : « Couverture pour SDF ».
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Rue Ganterie, une jeune femme, à propos de sa chienne qui porte une écharpe : « Elle n’arrête pas de me faire des otites ».