Près de l’écrivaine (peut-être)

7 mai 2022


J’arrive presque toujours le premier au Son du Cor, parfois même avant que le patron ou son serveur ait terminé d’installer la terrasse et son extension. Il s’agit pour moi de choper la seule table sans personne dans le dos qui a le soleil entre midi et deux heures.
Ce vendredi à midi moins cinq, la terrasse est prête et une femme m’a précédé, heureusement pas à ma table mais à la voisine, ensoleillée aussi. Tout en lisant Gustave Flaubert & Michel Lévy – Un couple explosif d’Yvan Leclerc et Jean-Yves Mollier, je l’observe, blonde teinte à chignon, lunettes noires, collants résille, jupe fendue jaune orangé, elle ne manque pas de charme, jeune quinquagénaire peut-être.
Elle ne reste pas longtemps seule. La rejoignent un homme et une jeune fille, un père et sa fille. Celui-ci est le frère de celle qui les attendait. Il est question dans leur conversation du rendez-vous qu’a la jeune fille sous peu, raison pour laquelle elle ne boit rien. Un entretien important dans le domaine artistique l’attend. Son père lui donne un ultime conseil : ne pas donner l’impression de tout savoir, reconnaître ses manques et montrer qu’on a envie de les combler.
« Je ne sais pas si tu as intérêt à dire que tu es la nièce de Marie Nimier », ajoute-t-il. C’est du moins ce que je crois entendre. Bien que souffrant d’hyperacousie, je n’en suis pas sûr. Cette femme élégante pourrait donc être l’écrivaine, ou non. Quand la jeune fille va à son rendez-vous, le frère et la sœur vont déjeuner quelque part.
Rentré, je regarde des photos de Marie Nimier, n’arrivant pas à savoir si c’était elle ou non, car ces images datent. Il y a une ressemblance certes, mais j’apprends que l’écrivaine à soixante-quatre ans. Bien conservée alors si c’était elle, comme on dit assez inélégamment.
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Qu’ai-je lu de Marie Nimier ? me demandé-je (car il fut un temps où je lisais des romans). Je consulte la liste de ses œuvres sur Ouiquipédia. Rien, me semble-t-il.
Je me souviens avoir vu assez récemment La Nouvelle Pornographie à un euro chez Book-Off, l’avoir ouvert et vite remis en rayon.