Plus le droit de boire un café au Sacre le dimanche

2 juillet 2024


Le Sacre n’ouvre que l’après-midi le dimanche. Je m’y pointe à quatorze heures. Il n’y a personne, à part la serveuse. Je lui demande si c’est bien ouvert.
« Oui, me dit-elle, mais le dimanche on ne sert pas de café. » « Ah bon ! Ce n’était pas comme ça avant. » « C’est l’été, on ne sert pas de café le dimanche sinon il y a des gens qui en prennent un et qui restent longtemps, ce n’est pas rentable pour nous, ça empêche d’autres de consommer. » « Quand j’ai bu un café, que je suis là depuis longtemps et que plus aucune table n’est libre, je m’en vais. » « Vous oui, mais pas les autres. »
Que dire de plus ? Je la laisse dans son café désert et trouve un accueil plus favorable au Rollon qui pourtant n’a que sept tables à l’extérieur. Hélas, ce n’est pas un endroit où j’ai envie de m’attarder pour lire. Rouen est une ville qui fait toujours de son mieux pour me décevoir.
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Auparavant, à onze heures, ce dernier dimanche de juin, je fais l’ouverture du Son du Cor, comme d’autres, ainsi ma nouvelle voisine, une habituée. Et un que je n’avais jamais vu ici, celui qu’in petto j’appelais la groupie du bouquiniste. Il est avec deux peutes à lui et imbibé autant qu’eux. Tous trois commandent une pinte. Je commence la lecture de la Correspondance de Gustave Courbet en buvant un café, c’est encore permis ici.