Une lueur rouge au-dessus de Paris annonce une belle journée mais froide pour le dernier jour de ce mois de novembre que j’ai réussi à traverser sans trop d’idées noires. A l’arrivée à Saint-Lazare, le sept heures vingt-huit n’a que cinq minutes de retard, suite à un arrêt inattendu à Villennes-sur-Seine en raison d’une signalisation défectueuse.
Dans le bus Vingt, une jeune femme brune réussit à se mettre du rouge à lèvres tout en évitant que l’étui de son violoncelle chute à chaque freinage. Elle descend à l’Opéra Bastille et je fais de même. Au Café du Faubourg, mon voisin de comptoir lit Le Canard Enchaîné « Valls tragique à l’Elysée, au moins un mort ». Après un passage chez Book-Off, j’achète deux euros au marché d’Aligre un exemplaire de Proust et Céleste de Christian Péchenard (La Table Ronde) portant, collé en page de garde, l’avis de décès de son auteur, avocat à la cour, survenu le vingt-neuf août mil neuf cent quatre-vingt-seize à Montpellier à l’âge de soixante-six ans. Au stand voisin, les vêtements à vendre sont couverts de givre. Moins quatre cette nuit, dit-on ici et là.
Je brave la froidure à pied jusqu’à Beaubourg et entre à la Galerie Templon qui fête cette année ses cinquante ans. J’ai appris à cette occasion qu’avant d’ouvrir sa première galerie, rue Bonaparte, Daniel Templon fut instituteur à Nanterre. J’y visite l’exposition Pirate Heart de Francesco Clemente, une série de tableaux de petit format consacrée à l’amour, où dominent le rose et le bleu ciel. Certains sont agrémentés d’empreintes digitales façon école maternelle. Des peintures assez anodines, sauf une qui représente une bite dans laquelle est fiché un fanion triangulaire, ça saigne et ça fait mal.
La rue Beaubourg traversée, je déjeune chinois à volonté chez New New. Près de moi, un trentenaire mange machinalement, le visage collé sur Le Figaro dont chaque page est illustrée d’une tête de Fillon. J’ai l’impression que les photos de son champion le font bander. On pourrait lui planter un petit drapeau tricolore.
Dans le bus Vingt, une jeune femme brune réussit à se mettre du rouge à lèvres tout en évitant que l’étui de son violoncelle chute à chaque freinage. Elle descend à l’Opéra Bastille et je fais de même. Au Café du Faubourg, mon voisin de comptoir lit Le Canard Enchaîné « Valls tragique à l’Elysée, au moins un mort ». Après un passage chez Book-Off, j’achète deux euros au marché d’Aligre un exemplaire de Proust et Céleste de Christian Péchenard (La Table Ronde) portant, collé en page de garde, l’avis de décès de son auteur, avocat à la cour, survenu le vingt-neuf août mil neuf cent quatre-vingt-seize à Montpellier à l’âge de soixante-six ans. Au stand voisin, les vêtements à vendre sont couverts de givre. Moins quatre cette nuit, dit-on ici et là.
Je brave la froidure à pied jusqu’à Beaubourg et entre à la Galerie Templon qui fête cette année ses cinquante ans. J’ai appris à cette occasion qu’avant d’ouvrir sa première galerie, rue Bonaparte, Daniel Templon fut instituteur à Nanterre. J’y visite l’exposition Pirate Heart de Francesco Clemente, une série de tableaux de petit format consacrée à l’amour, où dominent le rose et le bleu ciel. Certains sont agrémentés d’empreintes digitales façon école maternelle. Des peintures assez anodines, sauf une qui représente une bite dans laquelle est fiché un fanion triangulaire, ça saigne et ça fait mal.
La rue Beaubourg traversée, je déjeune chinois à volonté chez New New. Près de moi, un trentenaire mange machinalement, le visage collé sur Le Figaro dont chaque page est illustrée d’une tête de Fillon. J’ai l’impression que les photos de son champion le font bander. On pourrait lui planter un petit drapeau tricolore.