Lecture rapide du Journal de Trêve de Frédéric Berthet aux terrasses rouennaises, livre que le hasard des « un euro » de Book-Off m’a mis entre les mains. Frédéric Berthet, auteur inconnu de moi, était un ami de Barthes, Sollers et Echenoz. Son Journal de Trêve est le journal de l’écriture d’un roman nommé Trêve non mené à bien. Il ne m’a pas intéressé au point de le lire attentivement, mais j’en ai tiré quelques pépites :
Des femmes m’ont plu, et je les ai aimées : les torts sont réciproques.
Ecrire : se sortir de l’eau soi-même en se tirant par les cheveux…
Et quand on me disait que j’étais présentable, je demandais plein d’espoir « A qui ? », mais on ne savait que me répondre.
Quelqu’un a décidé pour moi que je devais me décider tout seul.
Je n’ai jamais vu personne mourir, mais j’ai souvent accompagné des gens à la gare, et ils ont tous la même façon de s’en aller.
Un écrivain, c’est quelqu’un qui fait de la littérature une affaire personnelle.
Les petites annonces que je pouvais passer : échangerais intérieur contre extérieur.
« Ça jappe », disait-elle pour parler des contractions de son vagin au moment de l’orgasme.
La magie des restaurants. Vous dites le mot, et on vous apporte la chose.
Enculer pour mieux sauter.
Le « C’est pour ton bien » invérifiable de l’indifférence universelle.
-Comment trouves-tu mes fesses ?
-Facilement.
Ce qui rompt l’état d’innocence, ce n’est pas la sexualité, mais le langage.
Quant à croire, Dieu est le moindre mal.
Certains embouteillages étaient magnifiques, les matins de départ en vacances : on avait le temps de savoir qu’on partait.
Pouvoir être un « habitué » tout de suite.
Si j’aimais aller à l’école, oui – mais à cause du trajet à travers le quartier.
J’ai l’âge des femmes que j’aime et avec qui je fais l’amour.
-J’ai l’intention, dit-elle, de ressembler à un crime parfait. Tu comprendras que cela m’interdit d’avoir des complices.
Ce siècle commence à nous taper sur les nerfs.
*
Frédéric Berthet est mort à quarante-neuf ans, le vingt-cinq décembre deux mille trois, à son domicile parisien, d’un suicide.
Des femmes m’ont plu, et je les ai aimées : les torts sont réciproques.
Ecrire : se sortir de l’eau soi-même en se tirant par les cheveux…
Et quand on me disait que j’étais présentable, je demandais plein d’espoir « A qui ? », mais on ne savait que me répondre.
Quelqu’un a décidé pour moi que je devais me décider tout seul.
Je n’ai jamais vu personne mourir, mais j’ai souvent accompagné des gens à la gare, et ils ont tous la même façon de s’en aller.
Un écrivain, c’est quelqu’un qui fait de la littérature une affaire personnelle.
Les petites annonces que je pouvais passer : échangerais intérieur contre extérieur.
« Ça jappe », disait-elle pour parler des contractions de son vagin au moment de l’orgasme.
La magie des restaurants. Vous dites le mot, et on vous apporte la chose.
Enculer pour mieux sauter.
Le « C’est pour ton bien » invérifiable de l’indifférence universelle.
-Comment trouves-tu mes fesses ?
-Facilement.
Ce qui rompt l’état d’innocence, ce n’est pas la sexualité, mais le langage.
Quant à croire, Dieu est le moindre mal.
Certains embouteillages étaient magnifiques, les matins de départ en vacances : on avait le temps de savoir qu’on partait.
Pouvoir être un « habitué » tout de suite.
Si j’aimais aller à l’école, oui – mais à cause du trajet à travers le quartier.
J’ai l’âge des femmes que j’aime et avec qui je fais l’amour.
-J’ai l’intention, dit-elle, de ressembler à un crime parfait. Tu comprendras que cela m’interdit d’avoir des complices.
Ce siècle commence à nous taper sur les nerfs.
*
Frédéric Berthet est mort à quarante-neuf ans, le vingt-cinq décembre deux mille trois, à son domicile parisien, d’un suicide.