Désespérant de trouver un jour, parmi les ouvrages à un euro de Book-Off, Éparse, le premier livre de Lisa Balavoine, je l’achète via Rakuten à deux euros, frais de port en sus. Il arrive au sexe-chope Espace Carré Blanc et je le lis l’après-midi au Socrate.
Ce livre ne me déçoit pas. J’y retrouve la Lisa que je connais par le réseau social Effe Bé et par notre unique rencontre, chez Book-Off, où nous nous étions précédemment manqués deux fois, elle n’osant pas m’aborder sans savoir si c’était bien moi, et moi faisant de même ultérieurement. Cette fois-là on ne s’est pas raté et après avoir fureté chacun de son côté dans la librairie, nous sommes allés boire un café à la terrasse du Bistrot d’Edmond.
J’avais acheté (un euro) un livre pour elle, de Marie Modiano, mais elle l’avait déjà.
-Qu’est-ce que j’en fais, m’a-t-elle demandé, je te le redonne ?
-Non garde-le, tu trouveras quelqu’un ou quelqu’une à qui l’offrir.
Ce mercredi était un jour particulier pour elle. Elle irait ensuite chez Jean-Claude Lattès pour signer un contrat d’édition pour son premier livre. « C’est un roman ? », lui ai-je demandé. Officiellement oui, sous la forme d’une succession de textes courts, un portrait d’elle-même en ordre dispersé, d’où le titre, Éparse.
Ce jour-là, elle m’a demandé si je connaissais beaucoup de personnes à Paris.
-Non, seulement deux, une ancienne amoureuse et Philippe Dumez, mais celui-ci a coupé les ponts avec moi parce qu’un jour je n’ai pas voulu jouer le rôle qu’il avait écrit pour moi.
-Ah c’est pareil pour moi, il m’avait aussi écrit un rôle que je n’ai pas voulu jouer.
Ce n’était pas le même, bien sûr.
. *
D’Éparse, deux échantillons :
J’ai quitté quelqu’un que j’aimais. Je ne sais pas si on peut se pardonner cela.
Je me donne si peu que je me demande ce que je peux bien faire du reste.
et ce bout de phrase :
… l’édifice de ta séduction reposait sur un astucieux assemblage de qualités hétéroclites qui, l’une sans l’autre, auraient pu faite capoter l’équilibre précaire de ton potentiel.
*
Beaucoup de listes parmi les textes qui composent Éparse., ce qui est pour me plaire. Egalement des références à de nombreux films, livres et chansons, un dictionnaire de néologismes, l’évocation fine des débuts de l’amour, de sa fin et de son entre-deux, celle de ses enfants et de ses parents, surtout de sa mère, laquelle est le sujet du troisième livre de Lisa, Ceux qui s'aiment se laissent partir, paru chez Gallimard. Entre les deux, écrit en vers libres, Un garçon c’est presque rien, chez Rageot, pour les adolescent(e)s.
*
Aujourd’hui, Philippe Dumez n’existe plus, il a repris son vrai nom.
Ce livre ne me déçoit pas. J’y retrouve la Lisa que je connais par le réseau social Effe Bé et par notre unique rencontre, chez Book-Off, où nous nous étions précédemment manqués deux fois, elle n’osant pas m’aborder sans savoir si c’était bien moi, et moi faisant de même ultérieurement. Cette fois-là on ne s’est pas raté et après avoir fureté chacun de son côté dans la librairie, nous sommes allés boire un café à la terrasse du Bistrot d’Edmond.
J’avais acheté (un euro) un livre pour elle, de Marie Modiano, mais elle l’avait déjà.
-Qu’est-ce que j’en fais, m’a-t-elle demandé, je te le redonne ?
-Non garde-le, tu trouveras quelqu’un ou quelqu’une à qui l’offrir.
Ce mercredi était un jour particulier pour elle. Elle irait ensuite chez Jean-Claude Lattès pour signer un contrat d’édition pour son premier livre. « C’est un roman ? », lui ai-je demandé. Officiellement oui, sous la forme d’une succession de textes courts, un portrait d’elle-même en ordre dispersé, d’où le titre, Éparse.
Ce jour-là, elle m’a demandé si je connaissais beaucoup de personnes à Paris.
-Non, seulement deux, une ancienne amoureuse et Philippe Dumez, mais celui-ci a coupé les ponts avec moi parce qu’un jour je n’ai pas voulu jouer le rôle qu’il avait écrit pour moi.
-Ah c’est pareil pour moi, il m’avait aussi écrit un rôle que je n’ai pas voulu jouer.
Ce n’était pas le même, bien sûr.
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D’Éparse, deux échantillons :
J’ai quitté quelqu’un que j’aimais. Je ne sais pas si on peut se pardonner cela.
Je me donne si peu que je me demande ce que je peux bien faire du reste.
et ce bout de phrase :
… l’édifice de ta séduction reposait sur un astucieux assemblage de qualités hétéroclites qui, l’une sans l’autre, auraient pu faite capoter l’équilibre précaire de ton potentiel.
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Beaucoup de listes parmi les textes qui composent Éparse., ce qui est pour me plaire. Egalement des références à de nombreux films, livres et chansons, un dictionnaire de néologismes, l’évocation fine des débuts de l’amour, de sa fin et de son entre-deux, celle de ses enfants et de ses parents, surtout de sa mère, laquelle est le sujet du troisième livre de Lisa, Ceux qui s'aiment se laissent partir, paru chez Gallimard. Entre les deux, écrit en vers libres, Un garçon c’est presque rien, chez Rageot, pour les adolescent(e)s.
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Aujourd’hui, Philippe Dumez n’existe plus, il a repris son vrai nom.