Ce premier dimanche après-midi d’octobre marque la reprise des spectacles de l’Opéra de Rouen auquel je suis toujours abonné. Au programme : le seul opéra de Jacques Offenbach, inachevé pour cause de décès à soixante et un ans, Les Contes d’Hoffmann, mis en scène par le maître des lieux, Frédéric Roels.
Nouvelle saison, nouvelles placeuses, parmi lesquelles je découvre avec plaisir l’une de mes anciennes élèves. Je n’ai pas besoin d’elle pour trouver mon fauteuil en corbeille, au dernier rang devant les loges, une bonne place dont je me réjouis jusqu’à ce que s’installent dans la loge un homme et une femme qui doit être sa mère et, je le comprends vite, ne se souvient plus du prénom de celui qui a donné son nom à sa maladie. Elle renifle régulièrement.
Un rond de lumière entoure le visage d’une choriste d’accentus en perruque blonde. Elle rappelle le mauvais sort fait aux intermittents et autres aléatoires. Ne l’applaudissent pas les spectateurs et spectatrices socialistes et de droite.
Le rideau s’ouvre à seize heures sur une taverne. Dans ce prologue. Hoffmann est invité à narrer, spectacle dans le spectacle, trois de ses histoires d’amour ayant très mal fini suite à l’intervention maléfique de son ennemi Lindorf, en qui il me plaît de voir la part d’ombre du conteur.
Oeuvre inachevée, Les Contes d’Hoffmann sont un peu bancals, la meilleure partie étant la première, la deuxième un peu courte, la troisième pourrait durer moins, ce que ma voisine de derrière, la renifleuse, constate aussi. « C’est long », gémit-elle. Son fils la fait taire. Tout à l’heure, il l’a stoppée net alors qu’elle partait en délire. A l’entracte, il lui a lu l’argument mais quand il lui a demandé de quoi allait parler l’acte deux, elle ne savait déjà plus.
Cette nuisance ne m’empêche pas d’apprécier l’honnête mise en scène et surtout la musique d’Offenbach qu’interprètent l’Orchestre invisible dirigé par Jonas Alber, le chœur accentus et les solistes, surtout Fabienne Conrad qui surpasse par son chant et son jeu le reste de la distribution, interprétant les trois amoureuses : la poupée mécanique Olympia, la courtisane Giuletta et la chanteuse Antonia, mourant trois fois.
« C’est le final », annonce l’homme à sa vieille mère. « Qu’y se dépêchent », lui répond-elle. Hoffmann est ivre et perd sa quatrième amoureuse, Stella, que lui fauche encore Lindorf, n’ayant pour se consoler que sa Muse.
Les applaudissements sont copieux. Certains croient utiles de faire ovation debout. D’autres en profitent pour se lever et filer vers la sortie, à croire qu’ils portent un bracelet électronique qui les oblige à être chez eux avant vingt heures.
Nouvelle saison, nouvelles placeuses, parmi lesquelles je découvre avec plaisir l’une de mes anciennes élèves. Je n’ai pas besoin d’elle pour trouver mon fauteuil en corbeille, au dernier rang devant les loges, une bonne place dont je me réjouis jusqu’à ce que s’installent dans la loge un homme et une femme qui doit être sa mère et, je le comprends vite, ne se souvient plus du prénom de celui qui a donné son nom à sa maladie. Elle renifle régulièrement.
Un rond de lumière entoure le visage d’une choriste d’accentus en perruque blonde. Elle rappelle le mauvais sort fait aux intermittents et autres aléatoires. Ne l’applaudissent pas les spectateurs et spectatrices socialistes et de droite.
Le rideau s’ouvre à seize heures sur une taverne. Dans ce prologue. Hoffmann est invité à narrer, spectacle dans le spectacle, trois de ses histoires d’amour ayant très mal fini suite à l’intervention maléfique de son ennemi Lindorf, en qui il me plaît de voir la part d’ombre du conteur.
Oeuvre inachevée, Les Contes d’Hoffmann sont un peu bancals, la meilleure partie étant la première, la deuxième un peu courte, la troisième pourrait durer moins, ce que ma voisine de derrière, la renifleuse, constate aussi. « C’est long », gémit-elle. Son fils la fait taire. Tout à l’heure, il l’a stoppée net alors qu’elle partait en délire. A l’entracte, il lui a lu l’argument mais quand il lui a demandé de quoi allait parler l’acte deux, elle ne savait déjà plus.
Cette nuisance ne m’empêche pas d’apprécier l’honnête mise en scène et surtout la musique d’Offenbach qu’interprètent l’Orchestre invisible dirigé par Jonas Alber, le chœur accentus et les solistes, surtout Fabienne Conrad qui surpasse par son chant et son jeu le reste de la distribution, interprétant les trois amoureuses : la poupée mécanique Olympia, la courtisane Giuletta et la chanteuse Antonia, mourant trois fois.
« C’est le final », annonce l’homme à sa vieille mère. « Qu’y se dépêchent », lui répond-elle. Hoffmann est ivre et perd sa quatrième amoureuse, Stella, que lui fauche encore Lindorf, n’ayant pour se consoler que sa Muse.
Les applaudissements sont copieux. Certains croient utiles de faire ovation debout. D’autres en profitent pour se lever et filer vers la sortie, à croire qu’ils portent un bracelet électronique qui les oblige à être chez eux avant vingt heures.