Ce douze décembre deux mille vingt et un est le jour du bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert. Laissons-le évoquer sa venue au monde dans une lettre à Louise Colet écrite à Rouen le jeudi soir vingt et un janvier mil huit cent quarante-sept :
La belle chose ! ils s’aimaient ! ils se le disaient et une nuit ils m’ont fait, pour leur plus grande satisfaction. Et quant à la mienne ils ne s’en souciaient guère.
Sa ville natale, durant un an, a multiplié les animations plus ou moins bouffonnes pour célébrer ce double centenaire. S’il avait pu le savoir, il en aurait été fort marri, lui qui détestait Rouen et ses habitants, comme on peut notamment le lire dans les missives à sa maîtresse :
Je ne reçois aucune visite, je n’ai à Rouen aucun ami. (Croisset, mercredi vingt-six aout mil huit cent quarante-six)
D’abord : 1° tout ce qui est vers est sifflé à Rouen ; 2° tout ce qui est beau : 3° les cochonneries seules réussissent. Voilà mon opinion, et ancrée si avant dans mon individu que, si jamais je faisais quelque chose pour la scène, je défendrais qu’on le jouât sur le théâtre du pays qui me donna le jour. (Pontorson, mercredi quatorze juillet mil huit cent quarante-sept)
Bouilhet va s’occuper des journaux de Rouen. Ce sont des brutes, des ânes, etc…. Faire un article sérieux dans l’une de ces feuilles, c’est du temps complètement perdu. – Est-ce qu’on lit à Rouen ! (Croisset, mercredi minuit premier septembre mil huit cent cinquante-deux)
Il faut que j’aille à Rouen pour un enterrement ; quelle corvée ! Ce n’est pas l’enterrement qui m’attriste, mais la vue de tous les bourgeois qui y seront. (Croisset, dimanche soir dix-neuf septembre mil huit cent cinquante-deux)
Figure-toi, du reste, que je connais bien peu de monde, ayant, depuis 15 ans, fait tout ce que j’ai pu pour laisser tomber dans l’eau toute espèce de relation avec mes compatriotes. – Et j’ai réussi. Beaucoup de Rouennais ignorent parfaitement mon existence. (Croisset, dimanche dix avril mil huit cent cinquante-trois)
Pour conclure, cette réflexion du célébré du jour à la même dans une lettre écrite à Croisset pendant la nuit du mardi vingt novembre mil huit cent cinquante-trois :
Quelle saleté que la vie ! Quel maigre potage couvert de cheveux !
La belle chose ! ils s’aimaient ! ils se le disaient et une nuit ils m’ont fait, pour leur plus grande satisfaction. Et quant à la mienne ils ne s’en souciaient guère.
Sa ville natale, durant un an, a multiplié les animations plus ou moins bouffonnes pour célébrer ce double centenaire. S’il avait pu le savoir, il en aurait été fort marri, lui qui détestait Rouen et ses habitants, comme on peut notamment le lire dans les missives à sa maîtresse :
Je ne reçois aucune visite, je n’ai à Rouen aucun ami. (Croisset, mercredi vingt-six aout mil huit cent quarante-six)
D’abord : 1° tout ce qui est vers est sifflé à Rouen ; 2° tout ce qui est beau : 3° les cochonneries seules réussissent. Voilà mon opinion, et ancrée si avant dans mon individu que, si jamais je faisais quelque chose pour la scène, je défendrais qu’on le jouât sur le théâtre du pays qui me donna le jour. (Pontorson, mercredi quatorze juillet mil huit cent quarante-sept)
Bouilhet va s’occuper des journaux de Rouen. Ce sont des brutes, des ânes, etc…. Faire un article sérieux dans l’une de ces feuilles, c’est du temps complètement perdu. – Est-ce qu’on lit à Rouen ! (Croisset, mercredi minuit premier septembre mil huit cent cinquante-deux)
Il faut que j’aille à Rouen pour un enterrement ; quelle corvée ! Ce n’est pas l’enterrement qui m’attriste, mais la vue de tous les bourgeois qui y seront. (Croisset, dimanche soir dix-neuf septembre mil huit cent cinquante-deux)
Figure-toi, du reste, que je connais bien peu de monde, ayant, depuis 15 ans, fait tout ce que j’ai pu pour laisser tomber dans l’eau toute espèce de relation avec mes compatriotes. – Et j’ai réussi. Beaucoup de Rouennais ignorent parfaitement mon existence. (Croisset, dimanche dix avril mil huit cent cinquante-trois)
Pour conclure, cette réflexion du célébré du jour à la même dans une lettre écrite à Croisset pendant la nuit du mardi vingt novembre mil huit cent cinquante-trois :
Quelle saleté que la vie ! Quel maigre potage couvert de cheveux !