Lancement du nouveau numéro de Nos Années Sauvages à l’Ubi

6 avril 2015


Sous la direction artistique de Thomas Cartron et Sylvain Wavrant c’est exposition, performance et concert ce samedi soir à l’Ubi pour la parution du quatrième numéro de l’élégant magazine Nos Années Sauvages, fruit de plusieurs artistes de tous les domaines. Le thème en est « Résurrection », ça tombe à Pâques.
Grâce aux nombreux humains qui s’y trouvent déjà, il fait une chaleur inhabituelle à l’Ubi quand j’y arrive vers dix-neuf heures. Je fais le tour des œuvres montrées, dont beaucoup de volatiles morts, peints ou empaillés, parmi lesquels les moineaux moulés et colorés de T.D.H. On en mangerait. Un petit bâton en plus et on les prendrait pour des glaces coulantes qui auraient beaucoup de succès auprès des enfants. Quelques-un(e)s sont présents, pour qui le sol jonché de plumes est terrain de jeu. Que de volailles il a fallu plumer pour cette soirée ! Deux garçons se roulent également dedans mais là il s’agit d’une performance. Je vais chercher un cocktail aux fruits rouges au bar où officient Claire et Laura fort élégamment munies dans les cheveux d’un accessoire à plumes signé Wavrant
-Michel, dans son coin, se demande ce qu’il va bien pouvoir raconter de la soirée, me dit un acteur ayant bureau ici.
Ce soir, je ne peux pas compter sur quelques réparties intéressantes, les conversations sont platement quotidiennes. Une fille perchée sur le bar énonce de façon faussement dramatique l’objet de la soirée. « Ça n’est pas grave si le roi ne vient pas », chantonne-t-elle. Peut-être que si. Ou du moins que la plupart des présent(e)s s’intéressent peu à ce qui se passe, ne commentant les évènements ou les œuvres que sur le ton de la plaisanterie. C’est encore une soirée bar et trottoir, boissons et cigarettes.
Tallisker est de la fête. A huit heures précises, elle commence à interpréter ses compositions que ne viennent écouter qu’une partie des présent(e)s. La plus belle honte de la soirée est alors pour la fille qui marchant parmi les plumes se prend le pied dans le câble électrique et arrache la prise, coupant net la musique pour un moment car il ne s’agit pas seulement de rebrancher, il faut à la chanteuse refaire tous ses réglages d’ordinateurs et autres appareils sophistiqués. La maladroite se met elle-même au piquet derrière le comptoir de la MAM Galerie. Encore deux chansons, puis Tallisker annonce qu’elle ne veut pas monopoliser la soirée.
Je ne reste pas davantage. A la sortie, les Ubien(ne)s de ma connaissance, occupés à fumer, me moquent sur ma « phobie technologique ». Rien de plus simple que de changer sa box Internet, me dit le chœur. Je laisse dire. Ce samedi après-midi, ailleurs, celle à qui je demandais si elle ne connaîtrait pas quelqu’un capable de m’aider m’a répondu : « Moi, je dois savoir le faire ». Rendez-vous est pris pour ce dimanche pascal.
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Au programme de l’Ubi, en avril, un évènement « festif », un autre « convivial », un autre « participatif », ainsi qu’un artiste invitant à la rencontre « improbable » de Bach et de Ferré. Il serait temps d’instituer un système d’amende. Pour tout emploi des mots convivial ou festif ou participatif, un euro dans la tirelire. Pour improbable, c’est directement dix euros. Au bout d’un an, il n’y aurait sans doute pas de quoi payer le remplacement de la porte d’entrée chue mais au moins de quoi organiser une soirée bar et trottoir sans adjectif automatique.
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Sur les vieilles pierres de ma maison, rue du Pétard (nouveau nom de la ruelle, tracé sur un mur à l’une de ses entrées), ce samedi matin, je trouve des affiches collées par les noctambules de la Fédération Régionale des Artistes Potentiels, quatre en noir et blanc et une en couleur titrée Prolo Ralph Lauren et montrant les vieilles barbes du marxisme-léninisme vêtus de jolis maillots bariolés. L’humour aussi est potentiel. J’en fais une photo floue et je fais bien car à dix heures tout est déjà arraché.