Ce vendredi matin, rentrant comme souvent bredouille du marché, je trouve un homme et une femme munis d’un pochoir avec lequel ils flèchent « Historial Jeanne d’Arc » en rose fluo sur le pavé de la rue Saint-Romain.
-Très joli, leur dis-je.
-Merci, me dit-elle avec un grand sourire.
Lui, qui a une meilleure oreille ou, peut-être, sait qui je suis, me regarde d’un air peu amène.
-Il n’y a rien de mieux pour défigurer une rue, ajouté-je. Alors ça ne marche pas les affaires ? On est obligé de racoler ?
-C’est ça, exactement, me répond-il l’air de penser « Dégage, connard ».
*
L’entrée de cet Historial peut être jumelée avec celle du cylindre Asisi dont les panoramas n’obtiennent pas le succès promis par ses promoteurs, les Socialistes à la tête de la Métropole. L’opposition centriste a calculé que chaque visiteur coûte dix euros à la collectivité.
*
Presque en face de l’Historial de la Jeanne, l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, dont j’entends le piano depuis ma petite chambre le dimanche matin, accueille ses nouveaux missionnaires. Ces jeunes mormons venus des Etats-Unis paient leur voyage et leur séjour afin d’évangéliser pendant dix-huit ou vingt-quatre mois. Ce sont essentiellement des garçons, à chemise blanche et costume cravate. Deux filles néanmoins, en longue jupe plissée. Place du Vieux, elles abordent une bourgeoise.
-Je n’ai pas le temps, j’ai rendez-vous chez le coiffeur, leur répond-elle.
Les vieilles excuses restent les meilleures.
*
« Heureusement qu’il y a Internet », dit l’une de ses connaissances au brochet qui ne vend pas de livres sur Internet occupé à vérifier des prix via son téléphone sur le marché du samedi matin.
-Très joli, leur dis-je.
-Merci, me dit-elle avec un grand sourire.
Lui, qui a une meilleure oreille ou, peut-être, sait qui je suis, me regarde d’un air peu amène.
-Il n’y a rien de mieux pour défigurer une rue, ajouté-je. Alors ça ne marche pas les affaires ? On est obligé de racoler ?
-C’est ça, exactement, me répond-il l’air de penser « Dégage, connard ».
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L’entrée de cet Historial peut être jumelée avec celle du cylindre Asisi dont les panoramas n’obtiennent pas le succès promis par ses promoteurs, les Socialistes à la tête de la Métropole. L’opposition centriste a calculé que chaque visiteur coûte dix euros à la collectivité.
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Presque en face de l’Historial de la Jeanne, l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, dont j’entends le piano depuis ma petite chambre le dimanche matin, accueille ses nouveaux missionnaires. Ces jeunes mormons venus des Etats-Unis paient leur voyage et leur séjour afin d’évangéliser pendant dix-huit ou vingt-quatre mois. Ce sont essentiellement des garçons, à chemise blanche et costume cravate. Deux filles néanmoins, en longue jupe plissée. Place du Vieux, elles abordent une bourgeoise.
-Je n’ai pas le temps, j’ai rendez-vous chez le coiffeur, leur répond-elle.
Les vieilles excuses restent les meilleures.
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« Heureusement qu’il y a Internet », dit l’une de ses connaissances au brochet qui ne vend pas de livres sur Internet occupé à vérifier des prix via son téléphone sur le marché du samedi matin.