Interdit d’aller à Dieppe en train le dimanche matin

5 août 2024


Un vide grenier sur la pelouse du front de mer me donne envie d’aller à Dieppe. Las, quand je consulte les horaires de train Nomad, je découvre que le dimanche matin, pour aller de Rouen à Dieppe, il n’y a plus de départ avant dix heures quarante-six, bien trop tard pour moi, de quoi maudire une fois de plus, le Duc de Normandie, Hervé Morin.
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« On a les Jeux à la maison », bizarre cette expression entendue dans des bouches de politicien(ne)s et de journalistes. Personnellement, je ne prends pas la France pour ma maison.
Autre leitmotiv : « Ce n’est qu’une fois tous les cent ans ». Ça, c’était pour qui se plaignait de l’événement. Je parle à l’imparfait car il semble que presque plus personne n’y soit opposé. Le désir mimétique a fait son œuvre. De plus en plus sont envoûtés.
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Deux adolescentes au Flo’s. L’une raconte à l’autre que son frère l’a nommée décoratrice pour son anniversaire. Il va avoir dix-huit ans et veut un camaïeu de bleu. Elle a prévu une arche de ballons instagrammable. Il y aura tous ses copains et la famille mais les parents et les autres adultes partiront vers minuit et nous on continuera à faire la fête. On boira que des softs, mais quand ils ne seront plus là, on sortira les alcools qu’on a planqués. Elle aimerait bien que sa copine soit là pour la fête. « Mes parents, ils t’aiment bien car ils savent que tes parents, ils sont stricts avec toi. » « Les copains de mon frère, c’est des gendres idéals. » Ce n’est pas du goût de la copine : « Je n’y peux rien moi si j’aime les bad boys. »
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Lecture de jardin : Des souvenirs de Joseph Conrad, livre dans lequel l’écrivain évoque la période de sa vie où il écrit son premier roman La Folie Almeyer :
… une aimable fantaisie me pousse à penser que l’ombre du vieux Flaubert, – qui s’imaginait être (entre autres choses) un descendant des Vikings, – planait avec un intérêt amusé au-dessus du pont d’un steamer de deux mille tonnes, du nom d’Adowa, saisi par l’hiver inclément, le long d’un quai de Rouen, et à bord duquel je commençai le dixième chapitre de La Folie Almeyer.
Note infrapaginale : « L’Adowa arriva à Rouen le 4 décembre 1893 et en reparti le 10 janvier 1894 pour Londres, où il arriva le 12 janvier. Le 17 janvier, Joseph Conrad quittait l’Adowa. C’est ce jour-là que prit fin, sans qu’il en eût vraiment pris le parti, sa vie de marin. »