Gros travaux sur une dent du fond

29 janvier 2022


Mieux vaut avoir affaire à Dieu qu’à ses saints, dit l’adage. Aussi ai-je renoncé à mon rendez-vous de début janvier avec le collaborateur de mon dentiste attitré et me voici, ce vendredi à neuf heures, premier patient du jour de celui que je fréquente depuis plus de vingt ans.
Une carie sous un soin mais cela ne me fait plus mal. Peut-être que le nerf est mort. Par prudence, l’homme de l’art me pique par trois fois pour bien endormir la zone. « On va essayer de sauver la dent », me dit-il. « Ce serait bien oui », lui réponds-je. Ce sont mes dernières paroles.
Allongé sur le dos, je ne suis plus qu’un objet que l’on s’efforce de restaurer. Ça ne va pas de soi car, comme toujours, je ne peux ouvrir très grand la bouche. Le dentiste, sans perdre son calme, trouve des solutions de contournement, allant jusqu’à bricoler ses outils. Je ne souffre pas mais je suis dans un grand inconfort. Après plus d’une demi-heure, on en voit le bout. Un deuxième rendez-vous permettra d’achever les travaux.
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Pour me remettre, un petit verre de schnaps des montagnes.
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Cette difficulté à ouvrir grand la bouche n’est pas liée à la situation. Cela me joue des tours dans d’autres circonstances. Impossible par exemple d’enfourner un sushi.
Si les hasards de la vie avaient fait de moi un pratiquant de la fellation, j’aurais dû me contenter des petites bites.