Granville (vingt-cinq) : repéré à Saint-Pair

27 septembre 2024


Fin de congé ce jeudi pour celui qui conduit la balayeuse de six heures du matin. Impossible à ce moment-là de présumer du temps qu’il va faire. Le ciel est noir de nuit. Quand le jour finit par se lever, l’incertitude règne.
Du soleil d’entre nuages étant annoncé par la météo, je me risque à prendre un bus Néva direction Saint-Pair. S’y épanouissent dix-neuf élèves d’une classe élémentaire qui descendent peu après, comptés par leur enseignante. Ces bus gratuits sont étonnamment peu fréquentés. Toujours j’y suis assis.
Cette fois, je descends à l’arrêt Mairie Ecole d’où je rejoins le bord de mer. La marée est basse. Je peux marcher sur le sable mouillé jusqu’au petit bout de promenade du Casino. Saint-Pair a aussi sa piscine d’eau de mer. Première fois que je la vois. A mes passages précédents, elle était sous l’eau. Un de ma connaissance m’a appris que la Ville de Rouen a eu une colonie de vacances ici. Il y fut moniteur à la fin des années Quatre-Vingt. Le bâtiment, vendu, est devenu un immeuble d’habitation. Bien qu’il m’ait envoyé une photo, je ne l’ai pas retrouvé.
Comme il fait à peu près beau, je vais prendre un expresso verre d’eau au Bar Tabac La Poste dont la terrasse est plein soleil à cette heure. Soudain, une femme vient vers moi. « Alors, on n’est pas à Rouen ? » Devant mon étonnement, elle précise : « J’ai travaillé avec vous à Marie Duboccage. » Une Agente territoriale spécialisée des écoles maternelles (Atsem) que j’ai du mal à reconnaître. Elle est en vacances ici avec une amie et trouve que le monde est petit.
Je rentre à Granville avec le dix heures quarante-neuf et déjeune au Tout Va Bien : salade de boudin noir, blanquette de veau, crème poire au chocolat. Chez les pêcheurs, tout ne va pas bien, on a le vague à l’âme : « Y a plus rien, c’est plumé, archi plumé ». Plus de bulots, plus de homards. Il ne reste que les coquilles. Céline, la patronne, quand ils sont partis, ne se gêne pas pour dire que les coquilles, elles sont plus belles en face. En face, c’est-à-dire à Cancale, chez les Bretons.
Encouragé par le soleil, je monte à la Haute Ville afin de m’établir à la terrasse de La Rafale. Las, le vent souffle ce jour d’une direction qui la balaie. Peut-être tiens-je l’explication du nom de l’endroit. Je renonce et bois le café plus tard à l’intérieur du Pirate juste avant une première drache.
                                                                   *
Le problème ce jour à Saint-Pair : « Je voulais me garer sur la place du Marché mais comme y a le marché. »