Pas d’orage hier, il est maintenant attendu ce samedi à quatorze heures selon la Météo Marine. Ce qui me laisse le temps d’utiliser le dernier aller et retour de ma carte Nomad.
Je demande au chauffeur de m’arrêter à Beausoleil, commune de Saint-Pair. Un très bel endroit où le Thar, petit fleuve que j’ai eu tort l’autre jour de voir dans le centre du bourg, se jette mollement dans la Manche.
De là, je rejoins la Promenade goudronnée qui longe la plage de Kairon, laquelle plage est invisible pour cause de haute mer. Après le poste de sauvetage, je m’offre une pause sur un banc, le soleil dans le dos, à bâbord Carolles et son Pignon Butor qui marque le début des falaises, à tribord Granville, son église Saint-Paul, ses Ports et sa Haute Ville. Sur la mer quelques petits voiliers.
Il s’agit ensuite de marcher sur cette Promenade jusqu’à Jullouville, puis la frontière passée, de continuer jusqu’à ce qui sert de centre à ce bourg. C’est ma plus longue marche de ce séjour. Je suis content d’arriver.
Il est onze heures quand je m’assois à une table ensoleillée de la terrasse d’un bar tabac jeux un peu caché nommé Au Gré Du Vent qui occupe le rez-de-chaussée d’une villa. Des quinquagénaires de mobil-homes sont à la table voisine. L’une est en pétard contre son chien qui vient de lui péter ses lunettes. « Tu vas faire un tour chez l’éducateur canin ». Un ventripotent porte un ticheurte Les Wampas. Elles et eux boivent des bières et dépensent un tas d’argent dans les jeux à perdre. Mon café allongé ne me coûte qu’un euro trente.
« Non, je ne suis pas en couple avec Pauline, hier j’en ai niqué une autre. » Ainsi s’exprime un des serveurs du Bambou, une pizzeria dont je suis le seul client à midi, ce qui laisse le temps au personnel de discuter. J’ai commandé une napolitaine avec supplément chorizo à quatorze euros. J’ai du mal à la terminer. Quand je pars, d’autres clients arrivent, ce sont les parents d’un des serveurs, peut-être de celui qui s’est qualifié de polyglotte, heu … polygame.
Direction le bord de mer où, sur un banc, j’observe les intrépides qui se baignent, tandis que du côté du Pignon Butor, ça devient gris.
Je rentre avec le treize heures vingt-deux et ai le temps d’un café verre d’eau lecture au Pirate avant les premières gouttes. En guise d’orage, une petite pluie passagère.
*
Un gars du coin sur la Promenade : « Je suis un locaux, moi, j’habite ici. »
*
Une collégienne parlant à sa copine de sa première permission de sortie : « Le but, ça va être de rentrer après mon grand frère. »
*
Ne pas rester sur le côté. Ne serait-ce que noircir ce cahier, tout le temps, tous les jours. Bagarrer avec moi-même, seulement avec moi. (Jean-Luc Lagarce Journal trois septembre mil neuf cent quatre-vingt-huit)
Je demande au chauffeur de m’arrêter à Beausoleil, commune de Saint-Pair. Un très bel endroit où le Thar, petit fleuve que j’ai eu tort l’autre jour de voir dans le centre du bourg, se jette mollement dans la Manche.
De là, je rejoins la Promenade goudronnée qui longe la plage de Kairon, laquelle plage est invisible pour cause de haute mer. Après le poste de sauvetage, je m’offre une pause sur un banc, le soleil dans le dos, à bâbord Carolles et son Pignon Butor qui marque le début des falaises, à tribord Granville, son église Saint-Paul, ses Ports et sa Haute Ville. Sur la mer quelques petits voiliers.
Il s’agit ensuite de marcher sur cette Promenade jusqu’à Jullouville, puis la frontière passée, de continuer jusqu’à ce qui sert de centre à ce bourg. C’est ma plus longue marche de ce séjour. Je suis content d’arriver.
Il est onze heures quand je m’assois à une table ensoleillée de la terrasse d’un bar tabac jeux un peu caché nommé Au Gré Du Vent qui occupe le rez-de-chaussée d’une villa. Des quinquagénaires de mobil-homes sont à la table voisine. L’une est en pétard contre son chien qui vient de lui péter ses lunettes. « Tu vas faire un tour chez l’éducateur canin ». Un ventripotent porte un ticheurte Les Wampas. Elles et eux boivent des bières et dépensent un tas d’argent dans les jeux à perdre. Mon café allongé ne me coûte qu’un euro trente.
« Non, je ne suis pas en couple avec Pauline, hier j’en ai niqué une autre. » Ainsi s’exprime un des serveurs du Bambou, une pizzeria dont je suis le seul client à midi, ce qui laisse le temps au personnel de discuter. J’ai commandé une napolitaine avec supplément chorizo à quatorze euros. J’ai du mal à la terminer. Quand je pars, d’autres clients arrivent, ce sont les parents d’un des serveurs, peut-être de celui qui s’est qualifié de polyglotte, heu … polygame.
Direction le bord de mer où, sur un banc, j’observe les intrépides qui se baignent, tandis que du côté du Pignon Butor, ça devient gris.
Je rentre avec le treize heures vingt-deux et ai le temps d’un café verre d’eau lecture au Pirate avant les premières gouttes. En guise d’orage, une petite pluie passagère.
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Un gars du coin sur la Promenade : « Je suis un locaux, moi, j’habite ici. »
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Une collégienne parlant à sa copine de sa première permission de sortie : « Le but, ça va être de rentrer après mon grand frère. »
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Ne pas rester sur le côté. Ne serait-ce que noircir ce cahier, tout le temps, tous les jours. Bagarrer avec moi-même, seulement avec moi. (Jean-Luc Lagarce Journal trois septembre mil neuf cent quatre-vingt-huit)