Ce vendredi la pluie ne devrait pas être présente, aussi après avoir petit-déjeuné au Derby, je monte dans le bus gratuit Néva numéro Deux, direction Saint-Pair-sur-Mer. J’en descends à l’arrêt Centre Bourg, non loin de l’église pointue. Un passage au Crédit à Bricoles où je côtoie des gens du cru à accent prononcé puis je descends vers la mer en longeant le Casino. Il y a peu à faire : une courte promenade dite du Coucher de Soleil.
Le soleil fait une timide apparition quand je remonte au bourg. Je m’assois à la terrasse de L’Encre Marine qui en bénéficie. Le serveur me renseigne sur où manger à Saint-Pair. C’est réduit : le Casino, une crêperie, un restaurant gastronomique et le poissonnier Philippe qui fait quelques plats. Ce café diffuse de la musique propice à la lecture. Elle va de la bande originale d’In the Mood for Love à Nat King Cole chantant en espagnol.
Le soleil disparaît. Il fait presque froid. Cela m’amène à retourner à Granville où dans le Port des pêcheurs bricolent sur leurs bateaux à défaut de prendre la mer. Au Cabestan où je choisis de déjeuner en terrasse, la patronne m’apporte en guise de carte une tablette. « Je ne sais pas me servir de ça », lui dis-je. « Oh, c’est comme un portable. » « Je n’en ai pas. » Elle me la laisse quand même. La formule du jour est affichée prés de la porte d’entrée : cake au chorizo et roussette sauce cajun, quinze euros cinquante. Je demande à la jeune serveuse, qui prend ma commande à l’ancienne avec papier et crayon, ce qu’est une roussette. « Un petit requin. » Diantre ! Un couple à chien est à ma gauche. Elle, quand il aboie : « Avant tu disais rien. On va plus t’emmener au restaurant ».
Mon repas fini, je décide de rejoindre La Rafale par la rampe de Monte-à-Regret. Ça se fait facilement. Fini le temps où j’étais asphyxié à la moindre grimpée.
La terrasse de La Rafale est agréable, sans voitures à proximité. Le soleil est revenu. La clientèle en majorité bobo baba : « Se poser un peu avec Séb, partir en voyaaage … » « On a deux concerts à faire et le contrôle technique de la voituuure. » « Un chien ça dure dix ans, des enfants c’est toute ta vie » (une qui hésite). Une habituée arrive avec son coussin, les chaises métalliques ça fait mal au cul. Une jeune femme vient emprunter le briquet de mon voisin qui lit une bande dessinée. « Ah oui, les bédés ça passe mieux, lui dit-elle, parce que les bouquins, pff … » (me regardant).
Au fil de ma lecture, tiens Lagarce lit Amours de Léautaud, le ciel redevient gris et la température fraichît. Je lève le camp, un passage dans l’armoire et, par le sentier du littoral et l’escalier de compétition, je rentre à mon Air Bibi où je dicte mon texte du jour, oui mais cette fois, impossible de le recevoir dans ma boîte mail.
*
Un nom et une date en page de garde de mon exemplaire du Journal de Jean-Luc Lagarce : « Joël Ochoa 6 mars 2008 ».
Via Internet, j’apprends qu’un Joël Ochoa est mort en mai dernier. Cela pourrait expliquer que j’aie trouvé ce livre d’occasion chez Gibert en juillet. Il avait soixante-treize ans. Mon âge. C’est aussi l’âge de celui qui est devenu Premier Ministre de Macron avec l’autorisation du Rassemblement National.
Le soleil fait une timide apparition quand je remonte au bourg. Je m’assois à la terrasse de L’Encre Marine qui en bénéficie. Le serveur me renseigne sur où manger à Saint-Pair. C’est réduit : le Casino, une crêperie, un restaurant gastronomique et le poissonnier Philippe qui fait quelques plats. Ce café diffuse de la musique propice à la lecture. Elle va de la bande originale d’In the Mood for Love à Nat King Cole chantant en espagnol.
Le soleil disparaît. Il fait presque froid. Cela m’amène à retourner à Granville où dans le Port des pêcheurs bricolent sur leurs bateaux à défaut de prendre la mer. Au Cabestan où je choisis de déjeuner en terrasse, la patronne m’apporte en guise de carte une tablette. « Je ne sais pas me servir de ça », lui dis-je. « Oh, c’est comme un portable. » « Je n’en ai pas. » Elle me la laisse quand même. La formule du jour est affichée prés de la porte d’entrée : cake au chorizo et roussette sauce cajun, quinze euros cinquante. Je demande à la jeune serveuse, qui prend ma commande à l’ancienne avec papier et crayon, ce qu’est une roussette. « Un petit requin. » Diantre ! Un couple à chien est à ma gauche. Elle, quand il aboie : « Avant tu disais rien. On va plus t’emmener au restaurant ».
Mon repas fini, je décide de rejoindre La Rafale par la rampe de Monte-à-Regret. Ça se fait facilement. Fini le temps où j’étais asphyxié à la moindre grimpée.
La terrasse de La Rafale est agréable, sans voitures à proximité. Le soleil est revenu. La clientèle en majorité bobo baba : « Se poser un peu avec Séb, partir en voyaaage … » « On a deux concerts à faire et le contrôle technique de la voituuure. » « Un chien ça dure dix ans, des enfants c’est toute ta vie » (une qui hésite). Une habituée arrive avec son coussin, les chaises métalliques ça fait mal au cul. Une jeune femme vient emprunter le briquet de mon voisin qui lit une bande dessinée. « Ah oui, les bédés ça passe mieux, lui dit-elle, parce que les bouquins, pff … » (me regardant).
Au fil de ma lecture, tiens Lagarce lit Amours de Léautaud, le ciel redevient gris et la température fraichît. Je lève le camp, un passage dans l’armoire et, par le sentier du littoral et l’escalier de compétition, je rentre à mon Air Bibi où je dicte mon texte du jour, oui mais cette fois, impossible de le recevoir dans ma boîte mail.
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Un nom et une date en page de garde de mon exemplaire du Journal de Jean-Luc Lagarce : « Joël Ochoa 6 mars 2008 ».
Via Internet, j’apprends qu’un Joël Ochoa est mort en mai dernier. Cela pourrait expliquer que j’aie trouvé ce livre d’occasion chez Gibert en juillet. Il avait soixante-treize ans. Mon âge. C’est aussi l’âge de celui qui est devenu Premier Ministre de Macron avec l’autorisation du Rassemblement National.