Exposition Beat Generation au Centre Pompidou (première)

5 août 2016


Aucune attente ce mercredi en début d’après-midi à l’entrée du Centre Pompidou et pas davantage au sixième étage au contrôle de l’exposition Beat Generation où dès que je mets le pied je me sens comme chez moi il y a quelques décennies, précisément dans les années soixante-dix car ce mouvement littéraire et artistique des années cinquante et soixante a mis quelque temps à franchir l’Atlantique.
La bande son est confiée à Bob Dylan qui effeuille en grand format et en boucle le texte de son Homesick Subterrean Blues tandis qu’Allen Ginsberg appuyé sur son bâton discute avec un tiers au second plan. De ce dernier, on peut voir le tapuscrit de Howl, poème écoutable au casque un peu plus loin, dit par lui-même. Comme le sont d’autres, dits par divers auteurs, à l’aide de téléphones noirs en bakélite, selon l’invention de John Giorno. J’expérimente un peu ce Dial-A-Poem qui me rappelle l’usage précédent que j’en fis à New York City au MoMa, puis vais voir la pièce maîtresse de cette exposition, le rouleau tapuscrit sans interligne d’On the Road présenté à plat dans un longue vitrine noire près de laquelle je croise un Rouennais vu souvent au Clos Saint-Marc.
Les films, les magazines, les reproductions des unes des journaux de l’époque et les photos sont en nombre, dont une série tirée des Américains de Robert Frank que filme une jeune femme à l’aide d’une grosse caméra sur trépied à roulettes tandis qu’un jeune homme lui tend la perche au bout de laquelle est un micro poilu.
Je vois là une des cibles illustrées du champion de tir William Burroughs dont je connaissais le talent dans ce domaine mais en revanche j’ignorais l’activité de peintre de Julian Beck et de Jack Kerouac. Je découvre également les dessins de Gregory Corso, William Burroughs et Jack Kerouac et le film de Robert Frank Pull My Daisy inspiré d’une soirée chez Neil Cassady, dont le texte est de Jack Kerouac et lu par celui-ci, puis je décide d’en rester là pour cette fois, me réservant la Californie, Mexico, Tanger et la rue Gît-le-Cœur pour une autre fois.
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Au mur, cette citation de Jack Kerouac: Everything belongs to me because I’m poor.