Le vent calmé et le soleil présent, le car de onze heures de la compagnie Citram Pyrénées nous emmène, un gars du coin et moi, moyennant un euro chacun, à Hendaye (Hendaia) par la corniche. Sa conductrice ne cesse de pester contre les travaux qui la gênent mais le paysage vaut la peine, d’abord le fort de Socoa puis la côte assez sauvage avant l’arrivée à Hendaye plage, l’un des paradis de la planche à vagues.
Ce lieu est bordé de constructions aussi laides que dans mon souvenir mais j’y trouve un bel endroit pour déjeuner avec vue imprenable sur la mer à rouleaux et les rochers dits jumeaux : le Bar de la Plage, boulevard de la Mer.
-Je ne pense pas que l’on fasse cette formule plat dessert le ouiquennede, me dit la jeune et jolie serveuse.
-On est lundi.
-Ah oui, merci de me le rappeler.
Cette formule fait mon repas : un bon carpaccio de bœuf avec mozzarella, salade et frites fraiches, puis un assortiment gourmand en dessert. Avec le quart de vin blanc et le café, cela fait vingt euros cinquante.
Je longe ensuite la plage en direction de la paire de rochers dénommée « les deux jumeaux », observant les vagues, les vagues et les vagues où flottent puis trempent des surfeurs, des surfeurs, des surfeurs, et quelques surfeuses. Il y a aussi par-ci par-là des hommes à gros engins qui visent les surfeurs, les surfeurs, ou les quelques surfeuses, ce sont les tenants d’une sorte de photographie animalière. Certains de ces sportifs monomaniaques ont rejoint leur camionnette et se changent sous une robe de moine en tissu éponge. Arrivé au bout du sable, je ne peux approcher davantage des rochers jumeaux, l’Hôpital Marin d’Hendaye s’étant octroyé l’espace public.
Je rebrousse et vais lire l’abbé Mugnier au bar La Caravelle qui est du mauvais côté de la route mais situé à l’arrêt du car. Celui-ci est presque plein pour le retour de quatorze heures trente-deux. Son conducteur est paisible, il passe par une route plus directe qui évite les travaux et nous prive du bord de mer.
*
Un couple de retraités au petit-déjeuner.
Lui : « On va emporter deux yaourts, ça nous fera le dessert à midi. Bah quoi, c’est le même prix qu’on les mange ici ou pas. »
Elle : « On verra si on peut ajeter kekchose en Espagne, si c’est moins cher, j’aurais besoin d’une couverture, par exemple. »
*
Au matin, à la terrasse du Bar de la Marine de Saint-Jean-de-Luz, deux femmes du pays :
-Tiens, on est allé à Bilbao hier, on a fait le Guggenheim.
-Vous y êtes rentrés ? Non ?
-Ah non !
*
Une mère et sa fille derrière moi au Bar de la Plage. La mère téléphone à je ne sais qui pour prendre des nouvelles « vu les circonstances ». Il est question du mari hospitalisé de cette personne, à qui on a enlevé « pas mal de boyaux ». La fille prend le téléphone pour dire combien ça l’a choquée d’apprendre cette opération, « on est à Hendaye au restaurant, pile en face de la mer, je t’enverrai une photo ».
*
Un Québécois au bar La Caravelle :
-C’est vrai qu’à Lacanau ils ont des vagues plus fortes, mais ils ont plus de noyés.
Ce lieu est bordé de constructions aussi laides que dans mon souvenir mais j’y trouve un bel endroit pour déjeuner avec vue imprenable sur la mer à rouleaux et les rochers dits jumeaux : le Bar de la Plage, boulevard de la Mer.
-Je ne pense pas que l’on fasse cette formule plat dessert le ouiquennede, me dit la jeune et jolie serveuse.
-On est lundi.
-Ah oui, merci de me le rappeler.
Cette formule fait mon repas : un bon carpaccio de bœuf avec mozzarella, salade et frites fraiches, puis un assortiment gourmand en dessert. Avec le quart de vin blanc et le café, cela fait vingt euros cinquante.
Je longe ensuite la plage en direction de la paire de rochers dénommée « les deux jumeaux », observant les vagues, les vagues et les vagues où flottent puis trempent des surfeurs, des surfeurs, des surfeurs, et quelques surfeuses. Il y a aussi par-ci par-là des hommes à gros engins qui visent les surfeurs, les surfeurs, ou les quelques surfeuses, ce sont les tenants d’une sorte de photographie animalière. Certains de ces sportifs monomaniaques ont rejoint leur camionnette et se changent sous une robe de moine en tissu éponge. Arrivé au bout du sable, je ne peux approcher davantage des rochers jumeaux, l’Hôpital Marin d’Hendaye s’étant octroyé l’espace public.
Je rebrousse et vais lire l’abbé Mugnier au bar La Caravelle qui est du mauvais côté de la route mais situé à l’arrêt du car. Celui-ci est presque plein pour le retour de quatorze heures trente-deux. Son conducteur est paisible, il passe par une route plus directe qui évite les travaux et nous prive du bord de mer.
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Un couple de retraités au petit-déjeuner.
Lui : « On va emporter deux yaourts, ça nous fera le dessert à midi. Bah quoi, c’est le même prix qu’on les mange ici ou pas. »
Elle : « On verra si on peut ajeter kekchose en Espagne, si c’est moins cher, j’aurais besoin d’une couverture, par exemple. »
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Au matin, à la terrasse du Bar de la Marine de Saint-Jean-de-Luz, deux femmes du pays :
-Tiens, on est allé à Bilbao hier, on a fait le Guggenheim.
-Vous y êtes rentrés ? Non ?
-Ah non !
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Une mère et sa fille derrière moi au Bar de la Plage. La mère téléphone à je ne sais qui pour prendre des nouvelles « vu les circonstances ». Il est question du mari hospitalisé de cette personne, à qui on a enlevé « pas mal de boyaux ». La fille prend le téléphone pour dire combien ça l’a choquée d’apprendre cette opération, « on est à Hendaye au restaurant, pile en face de la mer, je t’enverrai une photo ».
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Un Québécois au bar La Caravelle :
-C’est vrai qu’à Lacanau ils ont des vagues plus fortes, mais ils ont plus de noyés.